Une affaire présumée de pédophilie dans un centre accueillant des autistes et des handicapés mentaux à Voiron près de Grenoble peine à progresser. Au total, neuf plaintes ont été déposées. Mais l'enquête ne semble pas avancer, ce qui provoque la colère des familles.
Un an d'attente. Plus d'un an après avoir déposé plainte, les familles commencent à s'impatienter. Mais à ce jour, le parquet de Grenoble n'a pas encore nommé de juge d'instruction, ni même ordonné une expertise psychiatrique des victimes, ne serait-ce que pour évaluer le traumatisme.
Neuf victimes très crédibles. Âgé de 11 à 20 ans, ces neuf garçons racontent tous le même récit : des agressions sexuelles ou des viols commis par trois éducateurs. Parmi ces enfants, deux sont autistes ; les sept autres souffrent d'un handicap mental. Mais leur parole est bien crédible selon l'avocat de plusieurs familles de victime Bertrand Sarin : "La parole des enfants handicapés est une parole spécifique. Par exemple la parole des enfants autistes dont on sait qu'ils sont incapables d'imaginer des faits. Ils ne sont capables de relater que ce qu'ils ont vécu, et ils en parlent sans jugement de valeur en indiquant quelles sensations, quelles peur ces faits ont pu leur inspirer. Raison pour laquelle leur parole a une crédibilité toute particulière."
Images et vidéos pédopornographiques. Ces familles, très éprouvées, ont appris de l'IME (Institut Médico-Educatif) de Voiron lui-même, quelques semaines après avoir porté plainte, qu'un éducateur de l'établissement avait été arrêté pour détention et diffusion d'images et de vidéos à caractère pédopornographique. Ces familles souhaitent aujourd'hui que l'instruction soit rapidement ouverte car certaines n'ont pas d'autres choix que de continuer à scolariser leur enfant dans cet établissement.