C’est un des plus vieux mystères criminels de l’histoire, un des plus fascinants aussi : qui était Jack l’Eventreur ? Les théories sur l’identité du tueur en série qui a sévi à Londres, dans le quartier de Whitechapel, en 1888, sont légions. La dernière en date est celle d’un ancien chirurgien britannique qui expose sa thèse dans un livre, The Real Mary Kelly. L’homme entend prouver qu’une de ses grandes tantes a été la dernière des cinq victimes du meurtrier… dont il pense également connaitre l’identité. Jack l’Eventreur aurait en fait été Francis Spurzheim Craig, le mari jaloux de son aïeule, un journaliste couvrant les faits divers et la justice, rapporte le Telegraph dans un article repéré par Le Parisien.
Elizabeth Weston Davies alias Mary Jane Kelly. Tout commence quand le Dr Wynne Weston-Davies, chirurgien retraité, se lance, en 2011, à la recherche d’une de ses grandes tantes portée disparue à la fin des années 1880. Selon certains documents, la jeune femme travaillait comme domestique dans une bonne famille de Londres. Wynne Weston-Davies retrouve finalement sa trace aux Archives nationales, sur un acte de divorce établi à l’époque. En 1884,cette grande tante, Elizabeth Weston Davies, s'est mariée avec un certain Francis Spurzheim Craig. Mais l’alliance périclite quelques mois plus tard, en mai 1885, quand Francis découvre que sa femme se livre à la prostitution dans le centre de Londres.
Elizabeth le quitte et se réfugie dans le quartier populaire de Whitechapel, dans l’East End londonien. Dans ce bas-quartier de la capitale, elle aurait adopté le pseudonyme de Mary Jane Kelly. Or, Mary Jane Kelly n’est autre que la dernière victime imputée à Jack l’Eventreur. Le 9 novembre 1888, son corps sans vie et affreusement mutilé est retrouvé dans sa chambre.
Un amoureux blessé, devenu tueur en série. Or,selon la théorie du Dr Wynne Weston-Davies, Francis Spurzheim Craig, aurait alors suivi son ex-femme dans l’East End. Le journaliste se serait même installé dans le quartier malfamé pour en couvrir les faits divers. L’homme blessé, et souffrant d’un trouble de la personnalité de type schizophrène, selon l’ex-chirurgien, se met à la recherche de son amour éconduit. Sur son chemin, quatre femmes - toutes prostituées - vont mourir : les autres victimes de Jack l’Eventreur.
Wynne Weston-Davies étaye sa thèse de plusieurs indices. Selon lui, Francis Spurzheim Craig habitait à l’époque des meurtres, en 1888, à sept minutes de la première scène de crime. Deuxième indice : l’homme aurait quitté le quartier quelques mois après l’assassinat de sa grande tante. Enfin, il se serait suicidé en 1903 en se tranchant la gorge avec une lame de rasoir, précisément l’arme utilisée par Jack l’Eventreur. Ainsi, selon le docteur Weston-Davies, la série de meurtres imputés à Jack l’Eventreur, n’avait pour but que de brouiller les pistes quant à son implication dans le meurtre de son ex-femme.
Vers une exhumation des restes de l’aïeule. Nouvelles élucubrations ou théorie solide ? Le Dr Wynne Weston-Davies entend d’abord prouver, grâce à l’ADN, que sa grande tante et Mary Jane Kelly ne faisaient qu’une. La justice britannique aurait donné son feu vert à l’exhumation des restes de la dernière victime de Jack l’Eventreur. Une procédure inédite dans ce dossier criminel vieux de 127 ans.