L'ancien secrétaire d'Etat Jean-Vincent Placé a été condamné à une amende pour harcèlement sexuel sur une gendarme en 2016, alors qu'il était membre du gouvernement sous François Hollande, a-t-on appris mardi auprès des avocats du dossier, confirmant une information du Monde.
Le conseiller régional d'Ile-de-France a été condamné le 1er mars dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC, sorte de "plaider-coupable" à la française), à 100 jours-amende à 50 euros qui, s'ils ne sont pas payés, se transforment en emprisonnement, ainsi qu'à verser 2.000 euros de dommages et intérêts à la victime.
"Venez avec moi et vous verrez, ça va être sympa"
Les faits datent du 25 octobre 2016 : en rentrant d'un dîner, l'élu a tenté d'embrasser une gendarme chargée de la sécurité de son appartement de fonction, en poste ce soir-là, lui disant : "Venez avec moi et vous verrez, ça va être sympa", a révélé Le Monde.
A l'époque, la victime avait signalé cet épisode à sa hiérarchie et Jean-Vincent Placé, secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la Simplification, avait alors reconnu les faits. Mais le temps passant, la gendarme a "ressassé" cette scène et finalement décidé de porter plainte en 2020, après une discussion avec un policier dans le cadre d'une autre procédure, a indiqué son avocat.
Déjà condamné en 2018
La victime a "ressenti l'agression d'un homme sur une femme mais surtout la négation de sa qualité de militaire et de sa fonction", a déclaré Me Yves Claisse. L'avocat de Jean-Vincent Placé a lui aussi confirmé les informations du Monde, tout en précisant que l'élu "a été condamné pour avoir 'approché son visage (de celui de la victime) comme pour l'embrasser' - ce sont là les termes exacts employés par la victime elle-même - et lui avoir proposé de venir boire un verre chez lui".
Jean-Vincent Placé "a d'ores et déjà exécuté la décision prononcée à son encontre, en procédant spontanément au paiement de l'amende comme de l'intégralité des sommes dues à la victime", a poursuivi Me Sébastien Muratyan. Cette condamnation ne figurera pas sur son casier judiciaire.
En septembre 2018, l'élu aujourd'hui âgé de 53 ans s'était vu infliger trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende pour violences et outrages lors d'une soirée alcoolisée et très mouvementée à Paris. La peine n'avait pas non plus été inscrite à son casier.