La tension était vive vendredi en Corse à la veille d'une manifestation à hauts risques de soutien à un supporter du SC Bastia qui a perdu un œil dans des heurts avec la police, à Reims, le 13 février. À l'issue d'une semaine marquée par de violents incidents, dimanche à Bastia, puis lundi et mardi à Corte, les entrées de l'université de Corse Pascal-Paoli de Corte ont de nouveau été barricadées par les trois syndicats étudiants nationalistes pour dénoncer la condamnation jeudi de Rémi Di Caro, 20 ans, a été condamné par la tribunal correctionnel de Bastia à 10 mois de prison, dont cinq ferme, pour "violences en réunion"
Centaines de CRS. Une manifestation est prévue à Bastia samedi en soutien au jeune homme blessé à Reims et aux supporters bastiais interpellés lors de ces incidents du 13 février. Le cortège doit démarrer samedi vers 14h30 du palais de justice pour se rendre à la préfecture de Haute-Corse par le boulevard Paoli, principale artère du centre de Bastia. Plusieurs centaines de CRS et gendarmes mobiles seront déployés et le dispositif de sécurité sera renforcé par des policiers venus de Marseille et Nice, notamment des fonctionnaires du renseignement territorial et des brigades anticriminalité.
"Piège". "Il faut absolument désamorcer cette logique de confrontation qui est un piège", a mis en garde Gilles Simeoni, le président de l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, vendredi soir dans un communiqué. Souhaitant que la manifestation se déroule "dans le calme et la dignité", il avait fait part de de "risques avérés de dérapages et d'affrontements".
Demandes de démissions. Même si les mêmes appels au calme avaient été lancés peu avant dans l'après-midi par Bastia 1905, principale association de supporters du Sporting Club de la ville, le climat restait très tendu. L'association réclamait la démission du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et du procureur de Reims, Patrice Bélargent, la clarté dans l'enquête sur les blessures infligées au jeune supporter le 13 février et enfin la levée des poursuites visant les supporters qui doivent comparaître le 22 mars à Reims. L'avocat des sept supporters interpellés a par ailleurs indiqué vendredi soir qu'ils avaient déposé plainte contre X auprès du procureur de la République de Reims pour "violences aggravées".