Karim Benzema, mis en examen dans l'affaire du chantage à la "sex-tape" exercé sur Mathieu Valbuena, va-t-il pouvoir reprendre contact son co-équipier de l’équipe de France ? Les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles doivent examiner vendredi la demande de levée du contrôle judiciaire de l'attaquant-star, qui l'empêche notamment de côtoyer Mathieu Valbuena. Un contrôle judiciaire qui pour l'instant ne lui permet pas d’être présent au sein des Bleus pour l'Euro 2016, organisé entre le 10 juin et le 10 juillet.
Une possible mise en délibéré. Le 18 février, le joueur du Real a connu une spectaculaire première victoire judiciaire lorsque la juge d'instruction avait, de sa propre initiative, levé l'interdiction de rencontrer Valbuena - et, le cas échéant, de porter le même maillot de l'équipe de France. Mais le parquet avait immédiatement interjeté appel de la mesure, sans rendre publiques ses motivations.
Ce nouvel examen vendredi du contrôle judiciaire ne devrait toutefois pas donner lieu à une décision immédiate, mais à une mise en délibéré.
Une possible présence à l’Euro ? Une confirmation en appel de l'autorisation de côtoyer à nouveau Valbuena ouvrirait de sérieux espoirs pour Benzema de jouer l'Euro-2016, qui doit se dérouler en France du 10 juin au 10 juillet, alors que les deux joueurs sont considérés comme des cadres de l'équipe de France.
La FFF était restée prudente après la décision provisoire de la juge : "Cela ne change pas grand-chose à la position" de la fédération, tant que la mesure n'est pas confirmée", avait indiqué une source proche des instances du football. "La Fédération, si elle doit agir, n'agira pas tant que la situation judiciaire ne sera pas complètement clarifiée", avait ajouté cette même source. La tenue d'un éventuel procès avant le championnat d'Europe semble par ailleurs illusoire, en raison de délais de procédure incompressibles.
"Obtenir que son honneur sali soit lavé". "L'objectif de la défense de Karim Benzema n'est pas la levée d'un contrôle judiciaire, mais d'établir ce que le dossier fait déjà, que Karim Benzema n'est en rien coupable des faits qui lui sont reprochés, et d'obtenir que son honneur sali soit lavé", avait affirmé l'avocat du joueur, Alain Jakubowicz, mi-février. Depuis le début de l’affaire, Karim Benzema répète comme un leitmotiv qu’il n’a pas voulu causer le moindre tort à son co-équipier.
Une autre demande examinée. Hasard du calendrier judiciaire, le même jour, la justice doit à nouveau trancher la demande de constitution de partie civile de la Fédération française de football (FFF). En première instance, la juge d'instruction avait estimé une telle demande irrecevable, faute d'"intérêt à agir" de la FFF. Cette dernière, qui souhaite accéder au dossier, avait interjeté appel. Sans attendre, son président, Noël Le Graët, avait déclaré Karim Benzema "plus sélectionnable jusqu'à ce que la situation évolue" sur le plan judiciaire.