La famille d'Hasna Aïtboulahcen, qui a aidé dans sa courte cavale son cousin, le djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud, avant de mourir avec lui, a porté plainte pour meurtre, a annoncé mercredi son avocat confirmant une information d'ITélé.
Aïtboulahcen, une victime ? Le 18 novembre, cinq jours après les attaques de Paris qui ont coûté la vie à 130 personnes, celui qui apparaît comme un des chefs des commandos, Abdelhamid Abaaoud, a été tué dans l'assaut donné par le Raid sur l'appartement de Saint-Denis où il avait trouvé refuge. A ses côtés, outre un autre Belgo-Marocain, Chakib Akrouh, qui déclenchait sa ceinture explosive, Hasna Aïtboulahcen trouvait la mort. C'est elle qui avait trouvé et négocié la location de la planque pour les deux fugitifs. La mère, la sœur et le frère de la jeune femme ont déposé plainte contre X pour terrorisme et meurtre le 13 janvier auprès du juge antiterroriste Christophe Teissier. "Je considère qu'Hasna Aïtboulahcen est une victime", "elle était sous pression de son cousin qui menaçait ses proches et les proches de ses amis", a réagi l'avocat de sa famille, Me Fabien Ndoumou.
"Laissez-moi sortir". Alors que l'hypothèse d'une femme kamikaze a d'abord été avancée par les enquêteurs, le corps d'Hasna Aïtboulahcen avait été retrouvé quasiment intact 36 heures après l'assaut dans les décombres de l'appartement de la rue du Corbillon à Saint-Denis, selon une source proche du dossier. Lors de l'assaut, un policier s'adresse à Hasna Aïtboulahcen en ces termes : "Il est où ton copain?". "Ce n'est pas mon copain !", répond à deux reprises une voix de femme qui, moins de 30 secondes plus tard, demande trois fois : "Laissez-moi sortir s'il vous plaît !"
Complice d'Abaaoud. "Il est inadmissible qu'une personne soit morte après avoir demandé à haute et intelligible voix "Laissez-moi sortir" et après avoir eu le courage de renier les terroristes en leur présence", a commenté Me Ndoumou. L'avocat a par ailleurs demandé que soit délivré le permis d'inhumer Hasna Aïtboulahcen, dont le corps est, selon lui, toujours à l'institut médico-légal de Paris. "Cela va à l'encontre des rites musulmans", a commenté l'avocat. Les mères d'Abaaoud et d'Aïtboulahcen sont sœurs. Aïtboulahcen a joué un rôle central dans la brève cavale du djihadiste, le récupérant dans une zone industrielle d'Aubervilliers après avoir été contactée. Elle avait trouvé, payé la planque et y avait conduit son cousin.