Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué mercredi à l'Assemblée nationale que "Sonia", le témoin ayant dénoncé à la police Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats de novembre, n'avait pu être entendue sous le statut de témoin sous X, une procédure permettant de préserver son anonymat. Elle a été auditionnée sous le contrôle du parquet antiterroriste de Paris, a indiqué le ministre de l’Intérieur, en réponse à une question d'actualité du député Les Républicains Christian Kert à l'Assemblée nationale. "Sonia" avait été placée en garde à vue peu après son témoignage.
"Ce vide juridique sera comblé". "Dans la responsabilité qui est la mienne", a insisté Bernard Cazeneuve, "j'ai un devoir de ne pas évoquer publiquement l'action de nos services. (...) Je sais le décalage entre ce qui est dit et ce qui a été fait", a-t-il poursuivi évoquant notamment "certaines manipulations" dans cette affaire.
"Nous avons pris (nos) dispositions, (...) j'en ai le détail", a-t-il conclu, un peu agacé, regrettant qu'il n'y ait "pas en France de dispositif permettant de financer les repentis". Ce "vide juridique sera comblé", a-t-il dit en évoquant les mesures visant à mieux protéger les repentis et présentées, il y a une semaine, en Conseil des ministres dans le cadre du projet de loi sur la réforme pénale.
"Abandonnée par l'Etat". "Sonia" (le pseudonyme sous lequel elle est présentée), témoin-clé qui a permis aux policiers de localiser le chef d’orchestre présumé des attentats du 13 novembre à Paris, s'est dite "abandonnée" par l'Etat la semaine dernière. Le parquet de Paris a ouvert une enquête, après son interview, pour "violation du secret de l'instruction" et "mise en danger de la vie d'autrui".