Une enquête interne a été lancée lundi à la SNCF trois jours après la mort d'un délégué du personnel du syndicat SUD-Rail, qui accuse l'entreprise d'être responsable de son suicide.
La SNCF mandate son CHSCT pour lancer une enquête. Selon la SNCF, une enquête a été demandée par le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pour "déterminer s'il peut exister une relation entre les faits survenus et la relation au travail" du salarié, employé au service d'escale de la gare Saint-Lazare.
En arrêt maladie depuis juillet 2016, le cheminot décédé, responsable opérationnel des services à Saint-Lazare, âgé de 42 ans, était depuis plusieurs années en conflit avec sa hiérarchie.
En conflit avec la SNCF, le délégué était accusé de harcèlement. Il avait obtenu en 2012 aux prud'hommes la condamnation de la SNCF pour discrimination salariale et harcèlement. Ce jugement avait été confirmé en appel en 2015, et les dommages et intérêts alourdis, mais l'arrêt de la cour d'appel a été annulé par la Cour de cassation en septembre 2016.
Depuis, le délégué était lui-même accusé de "harceler" des collègues, selon la SNCF, et avait pour cette raison écopé d'une mise à pied de 12 jours, dernier avertissement avant licenciement, suite à un conseil de discipline tenu en octobre. Il faisait également l'objet d'une procédure de mutation.
Le syndicat dénonce un acharnement de la direction. Pour SUD-Rail, il s'agit d'"accusations fantaisistes" sur la base de "témoignages anonymes et non datés". La SNCF précise que la procédure a été menée "sous couvert de confidentialité" par sa direction de l'éthique. Le syndicat dénonce un "acharnement de la direction" à l'encontre de son délégué, "victime de la répression syndicale". Il appelle à un rassemblement mercredi à 10H30 devant la gare Saint-Lazare "pour rendre hommage et demander justice pour notre camarade".
"La direction de la SNCF doit prendre conscience que ses pressions managériales, les restructurations perpétuelles et la répression syndicale qu'elle mène depuis plusieurs dizaines de mois poussent à bout des agents", affirme le syndicat. Le cheminot, qui s'est selon SUD-Rail "jeté sous un train" sur son lieu de travail, dans la nuit de vendredi à samedi, était entré en 1999 à la SNCF avec une reconnaissance de statut de travailleur handicapé.