Mort du petit Tony : "Il n'est pas normal qu'une affaire d'assises soit renvoyée en 2021"

La grève des avocats a empêché la tenue du procès du beau-père du petit Tony.
La grève des avocats a empêché la tenue du procès du beau-père du petit Tony. © AFP
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Marion Dubreil, édité par , modifié à
Le procès du beau-père du petit Tony, soupçonné d’avoir tué le garçon de trois ans, a été renvoyé en 2021 en raison du mouvement contre la réforme des retraites. Au micro d'Europe 1, le bâtonnier de Reims Eric Raffin dément toute "instrumentalisation", tout en critiquant l’attitude du gouvernement.
INTERVIEW

La cour d'assises de la Marne a renvoyé mardi matin à 2021 le procès du beau-père du petit Tony, soupçonné d’avoir tué le garçon de trois ans, en raison de la grève des avocats. La quasi-totalité des avocats du barreau de Reims étaient présents en soutien avec leurs collègues, qui avaient déposé en début d’audience une demande de renvoi collectif." Il n’y a pas d’instrumentalisation. Nous sommes des acteurs de la justice, et nous disons qu’aujourd’hui on ne nous met pas en mesure de continuer à assurer notre mission dignement", a assuré sur Europe 1 le bâtonnier de Reims Eric Raffin, lui-même présent à l’audience.

"Ce qui grandit la justice, c’est qu’elle s’exerce dans la dignité, s’il n’y a pas de dignité il n’y a pas de bonne justice. La justice sort dans le même état où elle se trouvait avant l’audience, c’est-à-dire en état de grande difficulté parce qu’elle n’a pas les moyens de remplir sa mission", poursuit le bâtonnier. 

"Le gouvernement doit donner des moyens"

Les accusés vont donc devoir attendre encore un an pour être jugés : une attente en prison pour le beau-père et en liberté pour la mère de Tony, poursuivie pour non-assistance à personne en danger. "Il n’est pas normal qu’une affaire d’assises soit renvoyée en 2021. On devrait pouvoir, si les choses fonctionnaient normalement, lui trouver une place dans le cours de l’année. La bonne volonté des magistrats n’est pas en cause. Ils n’ont pas les moyens de faire plus, c’est au gouvernement de leur en donner les moyens", demande le bâtonnier de Reims.