La bravade n’aura pas duré longtemps. Nabil Ibelati, condamné par défaut à dix ans de prison, pour le braquage d’une bijouterie en juillet 2013, a été arrêté par les autorités du Maroc, samedi, pays où il était en fuite.
Une cavale à base de provocation. Le braqueur, multi-récidiviste, affichait avec ostentation sa cavale bling-bling au royaume du Maroc. Il adressait directement des "messages" aux magistrats du parquet de Grasse pour les narguer, a rapporté le procureur Philippe Toccanier, en charge de l'affaire. Profitant de 350.000 euros de butin, obtenus par le recel des montres de luxe volées lors du casse, le trentenaire postait aussi allègrement selfies et clichés sous le soleil sur son profil Facebook depuis septembre 2013.
Une famille défavorablement connue des services de police. Le frère aîné du fugitif, Yassine, qui l'a aidé à écouler les montres du cash, avait fanfaronné : "On est millionnaires, mon frère il a fait le truc à Cannes", alors qu'il était sur écoute, s'est souvenu Marc Joando, président du tribunal correctionnel de Grasse, qui a jugé l'affaire. "Il est au bord de la piscine, il a bu du champagne, ça c'est la vraie vie!", racontait encore Yassine, évoquant les soirées de beuveries ou les rencontres avec des prostituées de Nabil. Même la mère se réjouissait du casse et s'était rendue au Maroc afin d'aider son fils à refaire ses papiers français, égarés lors d'une soirée trop arrosée.
Vers une extradition ? Bénéficiaire de la double nationalité franco-marocaine, Nabil Ibelati, déjà condamné en 2009 à trois ans de prison ferme pour l'agression violente d'un homme à la sortie d'une boîte, pensait peut-être être à l’abri au Maroc. Mais il a été interpellé à Marrakech sous le joug d’un mandat international diffusé par Interpol et placé en garde à vue, rapporte Nice-Matin.
Dans un communiqué commun publié lundi soir, le ministre de l'Intérieur français, Bernard Cazeneuve, et son homologue marocain, Mohamed Hassad, ont cette arrestation, qui "illustre l'excellence de la coopération policière franco-marocaine, dans le cadre du renforcement du partenariat entre les deux pays en matière de sécurité". Reste dorénavant à savoir si la justice marocaine répondra positivement à la demande d’extradition faite par la France.