C'est un nouveau témoignage embarrassant pour le cardinal Barbarin. Alors que l'archevêque de Lyon est déjà mis en cause par les victimes d'un prêtre pédophile, une autre affaire est sur le point d'éclater. Un homme de 42 ans, victime des agissements d'un autre prêtre de Lyon, a décidé de saisir la justice. L'homme accuse monseigneur Barbarin d'avoir maintenu ce prêtre en fonction alors qu'il était au courant de ses agissements.
Barbarin au courant dès 2009. Cet homme, que l'on appellera Pierre, s'était livré, en 2009, à l’archevêque de Lyon. Il avait raconté comment, lorsqu'il avait 16 ans, il a été victime des attouchements d'un prêtre lyonnais et comment ce prêtre avait tenté de recommencer deux ans plus tard. A l'époque, Pierre était scout, comme les autres victimes de la première affaire. Fragilisé par le divorce de ses parents, l’adolescent avait rencontré ce prêtre "tradi et sympa", lors d'un pèlerinage à Lourdes. Il le considérait comme son grand frère, son père de substitution.
Première condamnation en 2000. Rongé par la honte, Pierre n'avait jamais témoigné ou raconté les faits jusqu'en 2009. A l'époque, un médecin l'aide à prendre conscience de son traumatisme et il décide de prendre rendez-vous avec le cardinal Barbarin. Lors de cette réunion, Pierre apprend notamment que ce prêtre avait déjà été condamné à un mois de prison avec sursis au début des années 2000 pour exhibitionnisme. Le cardinal avait également demandé pardon au nom du prêtre et l'avait encouragé à porter plainte, une plainte classée sans suite en raison de la prescription des faits.
Pierre travaille désormais au ministère de l'Intérieur et ne comprend toujours pas que l’archevêque de Lyon n'ait pas pris la mesure du problème et n'ait rien fait pour mettre ce prêtre à l'écart et protéger les enfants qui sont encore au contact avec lui. Ce prêtre exerce à l'Immaculée Conception, dans le 3ème arrondissement de Lyon.
Interrogé sur la situation actuelle du cardinal Barbarin, le Premier ministre Manuel Valls l'a appelé à "prendre ses responsabilités". "Le seul message que je peux faire passer, sans prendre sa place, sans me substituer à l'Eglise de France, sans prendre la place des juges, car une enquête est aujourd'hui ouverte, c'est de prendre ses responsabilités. C'est à lui de prendre ses responsabilités, de parler, et d'agir", a affirmé le locataire de Matignon sur RMC et BFM TV.