Il y aura donc un nouveau procès Georges Tron. Cinq jours après la décision la cour d'assises de Seine-Saint-Denis d'acquitter le maire de Draveil, accusé d'agressions sexuelles et de viols par deux anciennes collaboratrices, le parquet général a annoncé mardi sa volonté de faire appel. Sept ans après les faits, Georges Tron et son ex-adjointe Brigitte Gruel ont obtenu gain de cause le 15 novembre, au terme d'un mois de procès qui a vu défiler une multitude de témoins.
La thèse de l'abus de pouvoir n'a pas convaincu la cour. Lors de leur procès qui s'est achevé jeudi devant au tribunal de Bobigny, l'avocat général avait requis six et quatre ans de prison contre les deux accusés, âgés de 61 ans, cinq ans d'inéligibilité et leur inscription sur le fichier des délinquants sexuels, rappelle le parquet général dans un communiqué. La thèse d'un élu ayant "abusé de son pouvoir" pour "vampiriser ses victimes", soutenue par l'avocat général, n'avait pas convaincu la cour d'assises.
Virginie Ettel et Eva Loubrieu, 41 et 44 ans, accusaient Georges Tron, toujours maire de Draveil, en, Essonne, et son adjointe à la culture de leur avoir imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010. Depuis le début de l'affaire, en mai 2011, les deux accusés clament leur innocence.
Tron et Gruel nient les relations sexuelles. Dans ses motivations lues par son président Philippe Coirre, la cour d'assises avait estimé que Georges Tron et Brigitte Gruel "avaient bien participé à des ébats sexuels en présence de tiers" dans un "contexte général hypersexualisé". Et que, si les "scènes à caractère sexuel évoquées par les plaignantes" étaient "avérées", ces dernières n'étaient pas en "situation de contrainte". Les deux sexagénaires ont toujours contesté l'existence de telles scènes.
La cour a aussi considéré que les plaignantes étaient dans une "logique de vengeance" après un licenciement pour Eva Loubrieu et un changement de poste pour Virginie Ettel. Georges Tron et Brigitte Gruel soutenaient que le "ressentiment" de ces anciennes employées avait été exploité par leurs opposants locaux d'extrême droite. L'élu de l'Essonne, à la tête de Draveil (30.000 habitants à 25 km de Paris) depuis 1995 et conseiller départemental, avait été contraint à démissionner le 29 mai 2011 de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique du gouvernement Fillon.