Militaires agressés au Louvre : un Égyptien de 29 ans soupçonné

Si l'identité de l'assaillant n'est pas "formellement établie", les premières investigations ciblent un Égyptien de 29 ans. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
  • Copié
avec le service police-justice d'Europe 1 , modifié à

Vendredi matin peu avant 10 heures, un homme armé de deux machettes s'est "précipité" sur une patrouille Sentinelle, blessant légèrement un militaire. La patrouille a riposté, le blessant grièvement. 

Un homme armé de deux machettes a attaqué des militaires au cri d'"Allah Akbar" vendredi matin, près du musée du Louvre à Paris. La patrouille a riposté en ouvrant le feu, blessant grièvement l'individu. Cette attaque a eu lieu deux ans jours pour jour après l'agression au couteau de trois militaires de l'opération Sentinelle, à Nice.

Les infos à retenir : 

  • Un homme armé de deux machettes a menacé et agressé une patrouille de l'opération Sentinelle, vendredi matin à Paris
  • Un militaire a riposté par quatre tirs, blessant grièvement l'individu, dont le pronostic vital est "très engagé"
  • Si son identité n'est pas formellement établie, les premières investigations ciblent un Égyptien de 29 ans

QUE S'EST-IL PASSÉ ? 

Deux machettes. Peu avant 10 heures, dans l'escalier qui descend dans la galerie marchande du Carrousel, en amont des contrôles de sécurité, un homme, porteur d'un sac à dos et vêtu d'un t-shirt noir avec une tête de mort, s'est "précipité" sur une patrouille Sentinelle, selon les mots du préfet de police Michel Cadot. Les militaires ont tenté de maîtriser l'individu à mains nues. Mais, armé de deux machettes, il est revenu à la charge, "proférant des menaces", criant notamment "Allah Akbar" et blessant légèrement un militaire du premier régiment de chasseurs parachutistes (RCP) de Pamiers, au cuir chevelu.

"Le militaire le plus proche", âgé de 21 ans, a alors tiré quatre balles, blessant grièvement l'assaillant au ventre et à la fesse. 

Deux sacs à dos retrouvés. Un large périmètre de sécurité a été établi autour du lieu de l'agression. L'agresseur portait deux sacs à dos, qui ne contenaient pas d'explosif, ont établi les démineurs après vérification. Des bonbonnes de peinture et un téléphone portable ont en revanche été retrouvées dans ces sacs. 

Les visiteurs du Louvre confinés jusqu'à la mi-journée. Les 250 visiteurs qui se trouvaient au Louvre ont été confinés dans des parties sécurisées du musée. "On a attendu au moins trois heures", a témoigné une femme au micro d'Europe 1. Au total, les mesures de confinement ont concerné un millier de personnes, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Elles ont été levées à la mi-journée. Vers 13h30, la circulation avait repris dans la rue de Rivoli, attenante au musée. Ce dernier rouvrira samedi. 

OÙ EN EST L’ENQUÊTE ? 

"Une action terroriste". "Un fonctionnaire qui était en charge de la sécurité a été agressé, visiblement dans le cadre d'une tentative d'attaque à caractère terroriste", a rapidement indiqué le Premier ministre Bernard Cazeneuve. "Au vu du mode opératoire et des propos tenus par l’agresseur, une enquête en flagrance des chefs de tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle a été ouverte", a précisé le procureur de la République de Paris, François Molins. Ouverte par la section anti-terroriste du parquet de Paris, cette enquête a confiée à la section antiterroriste de la Brigade criminelle de la police judiciaire de Paris (SAT) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). 

Un Égyptien soupçonné. L'agresseur a été transporté à l'hôpital vendredi matin. Son pronostic vital est "très engagé", selon François Molins. Les investigations sur son téléphone portable et sur une base de données de visas "ont permis de cibler un individu âgé de 29 ans et de nationalité égyptienne", arrivé en France le 26 janvier, en avion, depuis les Émirats arabes unis. L'homme, qui avait un visa et devait reprendre l'avion dimanche, est fortement soupçonné d'être l'auteur de l'attaque. Son identité n'est cependant "pas formellement établie", a rappelé le procureur. Les enquêteurs attendent désormais le résultat des prélèvements ADN et des relevés d'empreintes digitales. 

Une perquisition à Paris. Une perquisition liée à l'affaire a eu lieu dans le 8ème arrondissement de Paris, vendredi vers 16 heures. Au 4ème étage d'un immeuble situé non loin des Champs-Élysées, la BRI a investi un appartement transformé en résidence hôtelière, où le suspect avait réservé une chambre. Son propriétaire était entendu au 36 quai des Orfèvres, en fin de journée. 

LES RÉACTIONS 

Une réunion place Beauvau. En déplacement vendredi, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a avancé son retour à Paris pour se rendre au chevet du militaire blessé. En milieu d'après-midi, le ministre s'est ensuite rendu sur les lieux de l'attaque avec ses homologues de la Défense Jean-Yves Le Drian et de la Culture, Audrey Azoulay. Le ministre de la Défense a précisé à cette occasion que le soldat blessé allait "bien".  François Hollande, à Malte pour un sommet européen, a dénoncé "un acte dont le caractère terroriste ne fait guère de doute". "La menace, elle est là, elle demeure et nous devons y faire face", a déclaré le chef de l'État, saluant le travail des militaires de l'opération Sentinelle.