C'est une conséquence inattendue du plan Vigipirate après les attentats de Paris début janvier. Les statistiques de la délinquance pour le début de l'année sont en baisse, notamment le nombre de vols dans les transports en commun en région parisienne. Une baisse tellement spectaculaire et atypique que les statisticiens de l'Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP) ont d'abord cru à un bug informatique. Ils ont pris le temps d'étudier précisément les chiffres et selon eux, le déploiement de policiers et de militaires dans les rues y est pour beaucoup.
Au dernier trimestre 2014, le nombre de vols, enregistrés par la police au niveau national, était tous les mois en augmentation. Et tout d'un coup, retournement de tendance : le nombre de vols a brusquement chuté de 10% en janvier, puis encore de 6 et demi % en février. Cette chute a été particulièrement sensible dans les transports en commun d'Ile-de-France, bus, métros, trains et gares. Les experts ont noté jusqu'à -40% dans la semaine qui a suivi les attentats.
Néanmoins, pour Christophe Soullez, directeur de l'Observatoire national de la Délinquance, cette baisse spectaculaire ne s'explique pas seulement par la présence de policiers dans la rue. "Il peut y avoir au-delà de l'effet de mobilisation des forces de l'ordre, un effet indirect, un effet de contexte. Peut-être que beaucoup d'individus qui souhaitaient commettre des actes de délinquance se sont dit que ce n'était pas le bon moment pour passer à l'acte, parce que s'ils étaient interpellés la sanction pénale serait peut-être plus importante au regard de la sensibilité du sujet de la criminalité et de la délinquance suite aux attentats de janvier", explique-t-il à Europe 1.
Au mois de mars, l'effet Vigipirate a commencé à s'estomper. La baisse du nombre de vol a déjà considérablement ralenti : moins de 4% dans les transports en communs en région parisienne et à peine -0,8 % au niveau national.