S'il continuait à clamer son innocence, Malik Abadia a été reconnu coupable par la cour d'assises des Hauts-de-Seine d'assassinat et tentatives d'assassinat et a été condamné à trente ans de réclusion criminelle, comme en première instance.
Malik Abadia, jugé en appel pour assassinat et tentatives d'assassinat contre son ex-beau frère et deux autres personnes, a été condamné vendredi par la cour d'assises des Hauts-de-Seine à trente ans de réclusion criminelle, comme en première instance. Cette peine a été assortie d'une période de sureté des deux tiers, soit vingt ans.
Comme en première instance en 2021, cet homme de 39 ans a été reconnu coupable d'avoir assassiné en 2017 le frère de son ex-compagne sur le parking d'un fast-food en tirant à 11 reprises à la kalachnikov dans sa direction, après une rupture amoureuse dont il ne serait pas remis. Il avait également été reconnu coupable d'avoir blessé deux autres hommes avec qui il entretenait des différents. Les trois crimes ont été commis en mai 2017 à Plaisir et Trappes (Yvelines) avec la même arme, jamais retrouvée.
"La prison ferme contre Malik Abadia, c'est du sursis pour tous ceux qu'il hait"
Malik Abadia , qui a encore clamé son innocence devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine qui le jugeait depuis lundi en appel, avait été identifié sur les lieux de l'assassinat juste avant la fusillade et reconnu par un des deux blessés. "Les parties civiles ont été entendues, elles sont soulagées de ce verdict et vont enfin pouvoir faire le deuil", a réagi auprès de l'AFP l'avocate des parties civiles, Me Louise Durin.
"Je n'ai aucun doute sur le fait que Malik Abadia est l'homme qui, à trois occasions, a appuyé sur la détente en tenant cette kalachnikov ", a tranché vendredi l'avocat général Pierre Kahn en requérant la perpétuité. "La prison ferme contre Malik Abadia, c'est du sursis pour tous ceux qu'il hait, tous ceux qu'il déteste, tous ceux qui sont sur sa liste", a poursuivi le magistrat, qui a jugé la peine demandée "parfaitement en phase avec ses gestes, son parcours, ses antécédents, son escalade de violence qui s'est soldée par la mort d'une personne".
Une quinzaine de condamnations figurent dans le casier judiciaire de l'accusé, décrit par les témoins et les experts comme un individu colérique. "Ce n'est pas parce qu'il est violent que c'est un tueur", avait plaidé son avocat, Me Sébastien Balzarini-Noachovitch, en demandant l'acquittement au bénéfice du doute pour son client. La description par les témoins du fast-food de l'assassin à la kalachnikov "ne correspond pas" à celle de l'accusé, a-t-il estimé, martelant qu'il n'y avait "aucun élément objectif pour désigner Malik Abadia" comme l'auteur du crime.