Les larmes de Salah Abdeslam avant les attentats de Paris

© DSK / POLICE NATIONALE / AFP
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C.P.-R. , modifié à
Trois jours avant les attentats du 13 novembre, Salah Abdeslam s’est laissé submerger par l’émotion, devant sa petite amie qu’il voyait pour la dernière fois. 

On lui a dit qu’il était "parti au ski". En réalité, le petit ami de Nadia - telle qu'elle est nommée dans Le Parisien pour préserver son identité -, qui n’est autre que Salah Abdeslam, était en route pour commettre les attentats les plus meurtriers en France depuis 50 ans, ceux du 13 novembre, à Paris. Auditionnée à Bruxelles, trois jours après les attaques terroristes ayant fait 130 morts, la jeune femme s’est confiée aux enquêteurs belges sur leur relation, révèle mardi Le Parisien.

Un récit qui permet de comprendre un peu dans quel état d’esprit pouvait se trouver le terroriste en amont des attaques, alors que la question de savoir s’il a renoncé à se faire exploser est toujours posée. Et lors de leur dernière entrevue, le fugitif le plus recherché en Europe s’est tout simplement effondré en larmes.

Un fêtard aux mauvaises fréquentations. Leur romance débute en 2007. Nadia est alors âgée de 15 ans, Salah Abdeslam est son aîné de trois ans. A l’époque, se souvient-elle, le jeune homme n’a pas vraiment le comportement d’un islamiste radicalisé, prêt à partir en Syrie ou à commettre des attaques terroristes. "Il n'avait pas du tout le profil : il fumait des pétards de temps en temps, il écoutait de la musique, sortait...". "Fêtard", Salah Abdeslam "s’amuse tous les week-ends" et "sort en boite". Il a de "mauvaises fréquentations", elles aussi portées sur la fête, et dont l’adolescente souhaite qu’il s’éloigne.

Petit délinquant. Mais ce n’est que le début pour le jeune belge, qui va au contraire basculer dans la petite délinquance et être incarcéré un mois pour vol. Les parents de la jeune fille somment celle-ci de quitter Salah Abdeslam, tandis que ce dernier joue les romantiques et promet de s’engager. Leurs relations se distendent, Nadia pose des conditions.

"Il s’est mis à pleurer". Lorsqu’ils se retrouvent attablés au restaurant, trois jours avant les attentats, leur relation est fragilisée. "Comme je m'inquiétais pour notre situation amoureuse, je me suis mise à pleurer." "Face à l’émotion de la jeune femme, celui qui a convoyé les trois kamikazes du stade de France, craque. "Plutôt que de me rassurer comme il le faisait habituellement, il s'est aussi mis à pleurer. [...] On a à peine mangé tellement il y avait d'émotion", raconte-t-elle.

Sans nouvelles. Quant aux véritables raisons de son départ, elle n’a rien vu venir. Il lui a dit partir trois quatre jours. Comme l'avait indiqué Le Monde en novembre dernier, sa famille le pense parti au ski "grâce à une promotion gagnée sur Internet" avec son frère, Brahim, qui se fera exploser dans une brasserie boulevard Voltaire, à Paris, le vendredi soir. Nadia a envisagé quelques instants qu'il puisse partir en Syrie, sans trop y croire : "il voulait y aller en décembre 2014. [...] Il pensait aller là-bas pour aider les femmes, les enfants. [...] Je ne l'ai même pas pris au sérieux." 

Depuis, la jeune femme a affirmé ne plus avoir de contacts avec son amoureux. Exfiltré par des complices vers la Belgique au lendemain des attaques, Salah Abdeslam demeure introuvable.