Les deux policiers belges interpellés mardi soir à Nieppe, dans le Nord, par la police française au volant d'un camion dans lequel se trouvaient treize migrants ont été remis en liberté dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture du Nord.
Entendus librement comme témoins. Les deux hommes ont été "entendus librement comme témoins au commissariat d'Armentières, dans le Nord, où ils sont restés quelques heures car il fallait aussi traiter d'autres affaires", selon cette même source, qui assure qu'ils n'ont pas été menottés. Le président du SLFP Police, un syndicat policier belge, Vincent Gilles, avait affirmé le contraire mercredi à la RTBF, "malgré l'identification".
Les migrants ont été placés en foyer ou en retenue administrative. La préfecture avait précisé mercredi que les treize migrants transportés dans le camion avaient été conduits dans les locaux de la police aux frontières à Lille pour le traitement de la procédure. "Trois mineurs ont été placés en foyer et dix personnes majeures sont en retenue administrative pour examen de leur situation", avait-elle affirmé.
De son côté, Georges Aeck, le commissaire d'Ypres, en Flandre occidentale, la région d'où venaient les deux policiers belges avait expliqué mercredi à la RTBF : "On les a reconduits parce qu'on ne voulait pas les laisser ici, directement sur la route et les laisser à pieds aller à la frontière. Donc on les a reconduits dans la direction où ils voulaient aller".
Un accord entre les polices belges et françaises. "Ou bien les collègues français ont voulu s'amuser, il n'y a qu'eux qui ont ri dans cette histoire, en plus ils couvrent toute la police française de ridicule, ou bien dans le cadre du protocole d'accord entre Bernard Cazeneuve [le ministre de l'Intérieur français] et Jan Jambon, le ministre de l'Intérieur belge, il est à craindre qu'il y ait de grands trous juridiques", avait déclaré Vincent Gilles, toujours à la RTBF. "Des échanges sont en cours entre les autorités des deux pays afin de poursuivre les bonnes relations et la coopération existantes, notamment dans le domaine de l'immigration", avait affirmé la préfecture du Nord.
Bernard Cazeneuve "a vu et demandé des explications" à l'ambassadeur de Belgique à Paris "dès hier" (mercredi), a-t-on indiqué auprès du ministère de l'Intérieur, sans détailler le contenu de leur entretien. Le ministre avait "fait part de son mécontentement à son homologue belge dès hier matin", a-t-on précisé de même source.