L'ex-soldat radicalisé arrêté vendredi aux abords de la base militaire d'Évreux, dans l'Eure, qui avait fait allégeance à l'organisation État islamique, prévoyait d'attaquer cette enceinte militaire, selon un courrier de revendication reçu mercredi par l'AFP.
"Je m'appel (sic) Alain F., soldat musulman défendant ma patrie : l'État islamique. C'est moi qui est (sic) préparé avec l'aide d'Allah l'attaque contre la base militaire aérienne (BA 105) d'Évreux Fauville", affirme-t-il dans ce "message" d'une page et demie, logorrhée mêlant critiques contre la France et propos à teneur religieuse. Un autre exemplaire de ce texte a été retrouvé dans une clé USB découverte dans sa voiture, a confirmé une source proche de l'enquête.
"Vous démontrer notre détermination". "Cette attaque n'a pas pour objet de faire le plus de morts possible mais surtout de vous démontrez (sic) notre détermination", poursuit-il dans ce texte rédigé le 27 avril et dont le cachet de la Poste porte la date du 5 mai, soit le jour de son arrestation vers 5h30.
À ce message enregistré sur une carte mémoire s'ajoutent deux photos de lui, dont l'une le montre en tenue de combattant ceint d'un bandeau de l'État islamique (EI), ainsi qu'une photo de son passeport français. Le journal belge L'Avenir a également reçu le même envoi.
Intercepté en tenue de combat. À l'avant-veille du second tour de la présidentielle, cet homme, au profil psychologique instable, avait été intercepté par les gendarmes chargés de la surveillance de la base aérienne d'Évreux. Il était en tenue de combat et portait les insignes de l'EI alors qu'il regagnait son véhicule. Cachés dans un fourré, un fusil à pompe, des munitions et des revolvers à poudre ont été retrouvés par les enquêteurs.
Mis en examen par un juge antiterroriste. Alain F. a été mis en examen lundi pour "entreprise individuelle terroriste" et "tentative d'intrusion sur un terrain militaire" puis placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet de Paris. En garde à vue, il avait reconnu avoir envisagé de commettre un attentat au nom de l'EI, faute de pouvoir rejoindre ses rangs en Syrie.
L'ancien soldat, qui a quitté l'armée en 2013 après dix années de service, s'était converti à l'islam et était placé sous étroite surveillance depuis 2014 en raison de sa radicalisation. Né à Melun en février 1983, il est inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).