Une aide-soignante de l'hôpital de Lille vient d'être mise en examen pour tentative d'assassinat et tentative d'empoisonnement sur au moins quatre patients, qui ont frôlé la mort. L'employée est soupçonnée d'avoir volontairement mis en danger la vie de certains de ses patients pour se venger de sa direction. Si elle reconnait des maladresses, elle nie toute malveillance, alors que des perfusions ont notamment été retrouvées débranchées.
"Perfusion dévissée, tubulure enlevée, injection de produit inadapté". En entrant dans la chambre d'un patient en fin d'années dernière, un membre du personnel remarque un perfusion dévissée. Quelques jours plus tard, un produit inadapté est injecté à un patient du même service, le service d'endocrinologie du CHRU.
La direction de l'hôpital prend alors les choses en main. Une enquête interne est menée et dévoile que ces actes malveillants ont été menés sur quatre ou cinq personnes âgées. L'établissement décide donc de porter plainte en février. L'enquête de la Sûreté de Lille s'oriente rapidement vers une aide-soignante, âgée de 45 ans, placée en garde à vue mercredi. Et mise en examen vendredi.
"Jamais eu l'intention d'attenter à la vie d'un patient". Pour son avocate, Me Samia Khiter, l'aide-soignante n'a pas commis ses actes volontairement. "On est pas dans un contexte de mettre fin à la vie d'un patient pour atténuer ses souffrances. Ma cliente n'a jamais eu l'intention d'attenter à la vie de quelque patient que ce soit. Elle est aide-soignante depuis de nombreuses années, elle a toujours été bien notée, elle n'a jamais eu de problème particulier. Là, elle est mise en examen pour tentative d'assassinat et d'empoisonnement. Cependant ces chefs d'inculpations ne sont pas définitifs.
Une volonté de créer un climat de tension ? Pour justifier ses actes, la mère de famille une grosse fatigue et des problèmes personnels. De son côté, la direction de l'hôpital assure que l'aide soignante, en conflit avec ses collègues, aurait voulu se venger en désorganisant le service et en créant un climat de suspission.
Interdite d'exercer. L'aide-soignante n'a pas été placée en détention provisoire, comme l'avait requis le parquet, a souligné l'avocate : cela "suppose que ma cliente ne présente pas un état de dangerosité tel qu'on voudrait nous le faire croire". Le placement sous contrôle judiciaire de l'aide-soignante prévoit cependant qu'elle n'a pas le droit d'exercer son métier, selon la même source.