Le siège du syndicat réformiste a été pris pour cible par une centaine de personnes jeudi soir à Paris, après une nouvelle journée de mobilisation contre la Loi Travail.
Une centaine de personnes parties en manifestation non autorisée dans le nord de Paris jeudi soir, après une nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail, ont dégradé la façade du siège du syndicat réformiste CFDT. Peu après 21h, quelque cent manifestants ont quitté le quartier de Ménilmontant pour rejoindre celui de Belleville, dans l'est parisien, quelques heures après la dispersion de la nouvelle manifestation contre la loi Travail à Paris qui a rassemblé entre 20.000 et 60.000 personnes, selon les sources à Bastille.
Le siège de la CFDT attaqué. Au cours du rassemblement non déclaré, les manifestants ont brisé les vitres du siège de la CFDT, qui ne participe pas à la mobilisation contre la loi dite El Khomri, situé sur le chemin de cette manifestation de nuit. En lettres rouges, ils ont inscrit sur la façade : "C'est fini de trahir". "La police est intervenue pour disperser cette manifestation sauvage", a confirmé une source policière. "La centaine de personnes se sont dispersées en différents groupes, et chacun est parti de son côté", a-t-elle ajouté, précisant que "la situation (était) calme pour l'instant".
Un blessé. "Un blessé avec plaie à la tête" a été constaté "parmi les casseurs rue saint-Maur", selon une autre source policière.
9 interpellations. A 22h, neuf personnes avaient été interpellées au cours de ce rassemblement, a précisé cette même source.
Les réactions. "Les actes de dégradations du siège de la CFDT sont une attaque intolérable contre la démocratie sociale", a réagi sur Twitter le Premier ministre, Manuel Valls. Sa ministre du Travail Myriam El Khomri lui a rapidement emboîté le pas, condamnant sur le réseau social une "atteinte intolérable". Sur Twitter également, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a écrit: "Nos locaux à Paris viennent d'être saccagés par des individus cagoulés. Cette attaque violente est un coup direct porté à la démocratie". "Stop à l'indignation sélective, ces agressions doivent être condamnées! Certains prônent la violence, la CFDT défendra toujours le débat!", a-t-il ajouté dans un second message sur le réseau social.