23.800 personnes ont manifesté mardi à travers la France, à l'appel de 23 organisations de jeunes contre le projet de loi Travail, dont l'examen a débuté en commission à l'Assemblée nationale. Après le succès des rassemblements du 31 mars, qui ont réuni entre 390.000 et 1,2 million de personnes, la mobilisation est en recul mais étudiants et lycéens entendent maintenir la pression dans l'attente d'une nouvelle journée d'action avec les salariés le 9 avril.
Les infos à retenir :
- Selon les autorités, 28.800 manifestants ont défilé dans toute la France, mardi, dont 3.200 à 3.400 à Paris. A Marseille, la FSU recense 2.500 personnes, quand la police fait état de 1.500 manifestants. Une mobilisation moins forte que lors des derniers rassemblements.
- 177 personnes ont été interpellées au total (150 à Paris et 27 en province), en marge de 98 rassemblements ou manifestations.
- Le ministère de l'Education nationale dénombre 34 lycées bloqués en France, contre 176 le 31 mars dernier. Selon la FIDL, 25 lycées étaient bloqués mardi à Paris, et 35 en banlieue.
Mobilisation en recul. 23.800 manifestants ont défilé dans toute la France, a indiqué le ministère de l'Intérieur. A Paris, un premier cortège de quelques centaines de lycéens est parti de la place de la Nation, dans le 12e arrondissement, dans la matinée, pour rejoindre à 13h00 les mouvements étudiants sur la place de la Bastille. Entre 3.200 et 3.400 personnes, selon la police, ont défilé à Paris. Les autorités en avaient dénombré 26.000 à 28.000 le 31 mars.
A Marseille, 2.500 personnes selon la FSU, 1.500 personnes selon la police, ont défilé, une affluence bien moindre que précédemment en raison notamment des vacances scolaires. Les CRS sont intervenus à l'issue de la manifestation pour déloger une centaine de jeunes qui ont momentanément bloqué l'autoroute A7.
Blocages de lycées. Selon la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), 25 lycées étaient bloqués mardi à Paris, et 35 en banlieue. Le ministère de l'Education dénombrait pour sa part 34 lycées bloqués en France, contre 176 le 31 mars dernier.
Débordements. Premier incident de la journée de manifestation, des feux de poubelle ont été allumés tôt mardi matin devant le lycée Léonard de Vinci à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), dont l'entrée a été endommagée.
Comme plus de crs ça fout le feu au lycée #Manif5Avrilpic.twitter.com/1NO5IFn4Io
— Vestea (@_vestea_) 5 avril 2016
Au total, 177 interpellations ont eu lieu, dont 150 à Paris, en marge de 98 rassemblements.
Envahissement des voies à Rennes. Plusieurs centaines de lycéens ont de leur côté bloqué les voies de la gare de Rennes. Selon la préfecture de Bretagne, la manifestation de mardi a réuni quelque 1.100 personnes, étudiants et syndicalistes, dans les rues de la ville en fin de matinée.
Heurts intenses à Nantes. A Nantes, au moins 1.600 personnes, selon la police, manifestaient. Certains d'entre eux ont tenté de pénétrer dans le siège local du Parti socialiste en sciant, à l'aide d'une meuleuse, les grilles métalliques. La police est intervenue à grand renforts de gaz lacrymogènes pour interrompre leur entreprise. Deux manifestants ont été interpellés et le défilé se poursuivait plus au nord du centre-ville en milieu d'après-midi.
De nombreuses dégradations ont été commises contre un autobus notamment mais aussi des abribus, plusieurs succursales bancaires - taguées avec parfois les portes et vitrines défoncées, les distributeurs de billets endommagés - ou encore toutes les vitres d'un magasin de vêtements de sports explosées. Poursuivis par la police, plusieurs centaines de jeunes, nombreux à être cagoulés, continuaient à se déplacer dans le centre-ville en début de soirée.