Lycéen frappé par un policier : "Il aurait juste pu me mettre les menottes"

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Marguerite Lefèbvre avec A.H , modifié à

La vidéo du lycéen frappé par un policier à Paris jeudi, en marge de la manifestation contre la loi Travail, a fait le tour du web et déclenché une enquête de la police des polices.

Il est encore sous le choc, fatigué, le nez gonflé par le coup qu'il a reçu. Jeudi, Adam, élève au lycée Bergson à Paris, avait décidé de manifester avec ses amis contre la loi Travail. La vidéo du violent coup qu'il a reçu d'un policier a fait le tour du web et provoqué l'ouverture d'une enquête de la l'IGPN.

Des projectiles. Tout commence dans le calme. Sur les grilles de l'établissement, le groupe de lycéens installent des banderoles. Vers 9h, une patrouille de police arrive et leur demande de cesser le blocage. C'est alors que la situation dégénère. Les projectiles fusent et Adam, 15 ans, se retrouve rapidement à terre. "On a jeté des œufs, un policier en a pris un dans la tête. Ils ont commencé à nous courir après, l’un d’entre eux m’a foncé dessus", raconte Adam, sur Europe 1 vendredi.

Un violent coup de poing. Le policier lui ordonne de ne pas bouger, l'adolescent s'exécute. Pourtant, le policier lui assène un violent coup de poing dans la figure. "Il aurait juste pu me mettre les menottes et m’envoyer au post. Mais il m’a frappé". La scène, filmée avec un téléphone portable et postée sur Internet, a déjà été vue des dizaines milliers de fois.

La menace du policier. "J’avais la tête qui tournait", se souvient le lycéen. Après le coup, le policier le menace : "C’est pas fini, tu verras au commissariat", rapporte Adam. Le nez ensanglanté, il est emmené au poste. Son père, Guy, a appris la nouvelle en regardant la télévision. "Mon fils a été tabassé par un fonctionnaire de police, alors qu'il était déjà au sol", s'est-il ému. "Il ne s'est même pas débattu. Je n’ai pas de mots".

Le père de famille se refuse à jeter l’opprobre sur l'ensemble de la police. Il accuse "l'individu qui a fait ça". Dès jeudi, la police des polices a ouvert une enquête.