Dans la nuit du 28 au 29 juin, la mairie, à l'intérieur de laquelle se trouvaient encore trois policiers municipaux, et des bâtiments municipaux alentours, ont été "attaqués et incendiés par un groupe d'individus", a relaté le parquet dans un communiqué. "Avant de pénétrer dans le hall principal de la mairie au moyen de mortiers, barres de fer et pavés et d'incendier le bâtiment, les émeutiers ont projeté une voiture bélier, à laquelle ils ont mis le feu, contre la porte du garage de la police municipale, entraînant la destruction du garage et des trois véhicules qui s'y trouvaient", a détaillé le parquet.
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Jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle encourus
Les investigations menées par la police judiciaire ont permis l'interpellation de onze personnes, dont un mineur, entre les 1er et 3 juillet, a poursuivi le parquet. Ces personnes sont âgées de 16 à 27 ans selon une source proche du dossier.
Sur les 11 personnes, neuf ont été mises en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique", "participation avec arme à un attroupement" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un crime". Cinq ont été incarcérées et quatre placées sous contrôle judiciaire, encourant jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
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"On a échappé au pire"
Un dixième suspect, "qui se voit reprocher le vol du véhicule bélier", a été présenté à un juge en vue d'une comparution immédiate. Le maire de Mons-en-Baroeul, Rudy Elegeest, avait raconté le matin des faits qu'"une cinquantaine d'individus cagoulés" avaient tiré contre sa mairie dans la nuit à coup de mortier d'artifice aux alentours de 23h30. Les tirs se sont "achevés difficilement vers 4h30".
"Ils sont rentrés (dans la mairie) et ils ont mis le feu à plusieurs endroits", avait-il témoigné auprès de l'AFP. "On a échappé au pire, parce qu'il y avait trois agents à l'intérieur" qui "se sont cachés pour échapper à la fois à cette violence terrible et aux flammes". Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'était rendu le jour-même à la mi-journée à la mairie pour annoncer la mobilisation de 40.000 policiers et gendarmes sur toute la France la nuit suivante.