Le parquet de Châlons-en-Champagne a ouvert une enquête préliminaire pour "atteinte à l'intégrité du cadavre" et "faux et usage" après une plainte déposée par les enfants d'un homme décédé du Covid-19 lors du premier confinement et rapidement incinéré, a-t-il indiqué mardi. "A ce stade, il s'agit de la qualification dénoncée par les plaignants. D'après les premiers éléments, il ne s'agit pas d'une 'crémation forcé' mais ils dénoncent une crémation trop rapide du corps par les services habilités, qui les a privés de la possibilité de venir se recueillir auprès du cercueil", a expliqué la procureure Ombeline Mahuzier, confirmant une information de Mediapart.
"Les investigations sont en cours, qui devront notamment permettre d'établir les faits, mais aussi la qualification d'une éventuelle infraction pénale", précise-t-elle. Selon l'avocate de la famille, Anna Branellec, la plainte a été déposée le 25 janvier par les enfants de Patrick Grasset, mort du Covid-19 le 25 mars 2020 à l'âge de 67 ans, contre la société de pompes funèbres et le maire de Châlons-en-Champagne "pour avoir incinéré Patrick Grasset seulement 5h30 après son décès, alors que la loi stipule un délai d'au moins 24 heures".
Une crémation 2h45 avant l'heure prévue
Les enfants, habitant en région parisienne, "n'ont même pas eu le temps de venir se recueillir", a déploré l'avocate. "Nous portons également plainte pour faux et usage (de faux, ndlr) parce que le contrat signé avec la société de pompes funèbres signalait que la crémation de Patrick Grasset devait intervenir à 15h15. Or, en appelant la société à 12h30, sa fille apprenait que la crémation était déjà en cours, 2h45 avant l'heure prévue. Le maire a violé la loi et la société de pompes funèbres a manqué à ses obligations", a-t-elle encore expliqué.
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Les enfants du défunt ont été entendus le 27 janvier, selon la procureure."Cette plainte fait suite à une précédente plainte déposée par les mêmes enfants du défunt en 2020 pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger et relative au suivi médical de leur père avant son décès le 25 mars 2020, également confiée au commissariat de Châlons. Deux procédures distinctes ont été ouvertes", précise encore la procureure.
Selon Me Branellec, la première plainte a été déposée "contre le médecin de Patrick Grasset et le Samu pour mauvaise prise en charge".Contacté, le directeur de cabinet du maire de Châlons-en-Champagne, réglementairement en charge de la police funéraire, affirme cependant qu'aucune plainte n'a jusqu'à présent été déposée contre la mairie, ni contre le maire.