Vitrines de magasins brisées, scooters et poubelles incendiés, caméras de vidéosurveillance détruites : sept personnes ont été interpellées dimanche soir à Marseille à l'issue du carnaval organisé dans le quartier de La Plaine, dont la rénovation est vivement contestée par des habitants depuis des mois. Le carnaval, qui avait débuté dans l'après-midi et rassemblé 3.400 personnes selon la police, a dégénéré en fin de manifestation et des affrontements ont éclaté jusqu'à 1h du matin entre les forces de l'ordre et quelque 300 manifestants.
Deux policiers blessés. Deux policiers ont été blessés lors des échauffourées, a indiqué la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). L'Arc de Triomphe de la porte d'Aix a été taguée, des bombes agricoles jetées sur les policiers et "beaucoup d'établissements bancaires" vandalisés. Dans l'après-midi, des personnages en carton pâte caricaturant notamment le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin avaient été promenés dans la ville par les participants du carnaval, organisé chaque année.
Feu de joie au carnaval de la #plaine, le roi Gaudin brûle #marseillepic.twitter.com/YdBQEITPrR
— Chrystèle Bazin (@chrystelebazin) 10 mars 2019
Un événement "politique". "D'apparence festive et créatrice, cet événement est avant tout politique et a donné lieu à un déferlement de violence sous nos fenêtres", dénoncent lundi dans un communiqué des habitants de ce quartier du centre ville de Marseille. "Cela dure depuis des mois. Notre quartier est mis sous la coupe de groupe radicaux. Qu'avons-nous fait pour mériter ça ? Sommes-nous destinés à vivre dans la peur ?", poursuit le communiqué. La réhabilitation de la place Jean Jaurès, une des plus grandes de Marseille, au cœur du quartier de La Plaine, débutée à l'automne, prévoit de la transformer en une vaste zone piétonne pour un coût de 13 millions d'euros (hors taxes). Les travaux - qui ont lieu derrière d'épaisses murailles de béton érigées après des incidents - sont programmés jusqu'en décembre 2020.