Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi matin devant une caisse de retraite à Marseille, un mois et demi après la tentative d'immolation par le feu d'un homme en butte à des difficultés administratives avec l'organisme.
La victime est toujours à l’hôpital. Le comité de soutien à Patrice Claude, qui s'est aspergé d'un liquide inflammable puis a allumé un briquet le 27 avril dernier devant la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), souhaitait "rendre sa valeur politique à l'acte de Patrice", a expliqué Aude, l'une des membres de ce comité. "Ce n'est pas un suicide chez soi", souligne-t-elle à propos de la victime, brûlé à 60% et qui est toujours hospitalisé en attendant des greffes de peau. "Il y avait une détermination à faire éclater un dysfonctionnement à l'intérieur de la Carsat", a-t-elle ajouté. Coralie, la fille de Claude, était également présente. Elle a assuré que son père lui a dit avoir fait ce geste pour dénoncer "sa situation et celle des autres", après qu'on lui eut encore demandé un papier supplémentaire pour son dossier de retraite et avoir entendu de multiples cas de problèmes administratifs dans l'établissement.
Pas de retard sur son dossier. La directrice de la Carsat Sud-Est, Anne Dumontel, avait expliqué le lendemain du drame qu'il s'agissait "d'un dossier de demande de retraite et d'allocation très classique" et qu'il n'y avait pas eu de retard sur son dossier. Selon elle, les premiers paiements devaient intervenir vers "le 9-10 juin", alors que le dossier avait été déposé en février, ce qui constitue un délai normal. "De toute manière, il ne pouvait pas toucher ses droits avant juin", avait-elle poursuivi, précisant que cet homme, qui touchait notamment l'allocation adulte handicapé auprès de la Caisse d'allocations familiales (CAF) n'était "pas en rupture de ressource", même si sa situation allait bientôt changer.
Le comité demandait à être reçu par la direction de la Carsat. Selon les membres du comité, l'organisme s'était engagé à assurer avec les autres organismes sociaux à prendre en charge les frais d'hospitalisation de Patrice Claude, qui n'a pas de mutuelle, une promesse non suivie d'effets d'après eux. Sans réponse de la direction, ils sont entrés dans le bâtiment et ont obtenu des engagements oraux du directeur logistique de la Carsat avant d'être accompagnés dehors par les forces de l'ordre.