Marseille : une quatrième enquête pour violences policières présumées en marge des émeutes

Police - Marseille
Marseille recense le seul mort lors des émeutes en France et sans doute le plus grand nombre de blessés. © CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
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avec AFP / Crédit photo : CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Les enquêtes pour violences policières présumées en marge des émeutes urbaines de début juillet s'accumulent à Marseille, avec un quatrième dossier révélé par la presse mardi, celui d'un trentenaire présentant sept fractures au visage. Ce mardi, un policier a été placé en garde à vue dans ce dossier. 

Une quatrième enquête a été ouverte pour violences policières présumées en marge des émeutes à Marseille début juillet et un policier est en garde à vue mardi, a-t-on appris auprès du parquet de Marseille, confirmant une information de Libération. Mardi, un policier a été placé en garde à vue dans ce dossier. 

Ce fonctionnaire est soupçonné de "violences en réunion avec arme entraînant une incapacité totale de travail (ITT) de plus de huit jours par personne dépositaire de l'autorité publique", d'"abus d'autorité pour faire échec à l'exécution de la loi" et de "menace ou acte d'intimidation en vue de déterminer une victime à ne pas déposer plainte ou à se rétracter", a détaillé la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, à l'AFP.

"Sept fractures au visage"

Il s'agit de la quatrième affaire de violences policières présumées dans la deuxième ville de France en marge de cet épisode de violences urbaines qui s'était déclenché dans le pays sur plusieurs jours à la suite du décès du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre fin juin. Dans cette nouvelle affaire, les faits se sont produits vers 22h30-23h00 dans le quartier de La Plaine dans la nuit du 1er au 2 juillet, celle au cours de laquelle un jeune homme de 27 ans, Mohamed Bendriss, est décédé et Hedi, 22 ans, a été gravement atteint à la tête par un tir de LBD.

 

La victime, Otman, trentenaire, a déposé plainte le 19 juillet et a été convoqué deux jours plus tard par la police des polices, l'IGPN, chargée de l'enquête, a détaillé son avocat Me Nicolas Chambardon, interrogé par l'AFP. "Il y a de très nombreux éléments dans le dossier qui indiquent qu'il a été frappé par plusieurs personnes", entraînant une perte de connaissance et sept fractures au visage, a ajouté l'avocat.

Audition du policier en détention mercredi

Une certitude : la deuxième ville de France recense le seul mort lors de ces émeutes en France et sans doute le plus grand nombre de blessés, sur la trentaine d'enquêtes ouvertes par l'IGPN sur tout le territoire. "Il faut regarder de très, très près dans quel cadre ces missions (NDLR: de maintien de l'ordre) sont exercées " et renforcer "la question de formation des policiers", estime Me Nicolas Chambardon.

Cette garde à vue intervient alors qu'un policier de la brigade anticriminalité de Marseille (BAC) doit être entendu mercredi matin par des juges d'instruction dans le cadre de l'affaire Hedi. Ce fonctionnaire, qui avait d'abord nié son implication, a finalement reconnu un tir de LBD lors d'une audience début août, au cours de laquelle il contestait son placement en détention provisoire. Cette incarcération avait déclenché une fronde dans la police.

La cour d'appel d'Aix-en-Provence avait cependant décidé de le maintenir en détention face au risque de concertation avec les trois autres policiers mis en cause, "dans l'attente de ce nouvel interrogatoire" mercredi, au cours duquel il devrait confirmer cette nouvelle version. La justice avait aussi souligné que sa "dénégation fallacieuse" initiale avait jeté "le discrédit sur l'ensemble de ses propos". "En aucun cas j'en veux à l'ensemble des policiers", mais "il y a certains moutons noirs qu'il faut éloigner du troupeau", avait déclaré Hedi fin juillet.

Otman, qui assume un "long casier judiciaire" de vols à l'arrachée et de violences, dont une affaire de violence conjugale, a expliqué de son côté dans Marsactu qu'il est allé porter plainte pour "la première fois de (s)a vie": "Ceux qui m'ont frappé doivent eux aussi être condamnés".