Près de 500 étrangers chassés de leur domicile par des habitants de Mayotte ce week-end ont passé dehors les nuits de dimanche et lundi, ont indiqué mardi des associations tentant de les reloger. Depuis dimanche, la place de la République de Mamoudzou, chef-lieu de l'île, est occupée par des centaines de familles, la plupart d'origine comorienne en situation régulière sur le territoire, qui ont été délogées de force par des collectifs d'habitants des communes du sud et du nord de Mayotte.
"Chasser les étrangers". Ces collectifs appellent à chasser les "étrangers" de leurs villages, selon le tract du collectif du village de Kani-Kéli, accusant "l'immigration clandestine" de "vols, agressions et meurtres au quotidien", selon le collectif des citoyens de la commune de Bouéni. De nombreuses associations mahoraises se sont mobilisées depuis dimanche pour recenser les personnes expulsées : 527 personnes sont dans l'attente d'un relogement d'urgence, selon le dernier recensement effectué mardi à 13 heures (heure locale) sur la place de la République. La Croix-Rouge a fait don d'une citerne d'eau potable et de nombreux habitants de Mayotte ont apporté nourriture, médicaments et produits de première nécessité pour enfants. En outre, un médecin bénévole est venu porter secours aux personnes expulsées.
Des voitures brûlées en représailles. Mardi, dans un communiqué, la préfecture "condamne fermement les événements qui se sont déroulés sur plusieurs communes de l'île ce week-end et ont conduit à l'expulsion de familles et à la destruction de bangas" (habitations de fortune, en tôle ou en terre). Elle informe également de la tenue d'une réunion mardi soir en présence de l'association des maires afin "d'examiner la situation de ces familles". Par ailleurs, des véhicules appartenant à des leaders des collectifs d'habitants ayant expulsé des familles de la commune de Bouéni, dans le sud de l'île, ont été brûlés au cours de la nuit de lundi à mardi.