L’alerte est maintenue à Genève. En raison d’une menace djihadiste "précise", le niveau d’alerte est maintenu à 3, sur une échelle maximale de 5. La police suisse recherche au moins quatre suspects, potentiellement liés au groupe Etat islamique. Un véhicule, repéré dans un quartier de Genève et dont l’un des passagers est une connaissance de Salah Abdeslam, interpelle également les enquêteurs. Autant d’éléments qui justifiaient, vendredi midi, le maintien du niveau d’alerte.
Que sait-on des quatre suspects ? C’est un signalement des services de renseignement américains, auprès du procureur général de la Confédération, qui a permis de déclencher l’alerte en Suisse. Les services de renseignement américains ont en effet identifié trois cellules djihadistes à Toronto, à Chicago et à Genève. La photo de quatre individus, brandissant un doigt vers le ciel, le signe de ralliement au groupe Etat Islamique, a alors été transmise à tous les policiers mercredi, avant d’être diffusée dans la presse. "On ne connaît pas leur nom, on ne sait pas d'où ils viennent, ils auraient des noms de guerre", révèle une source proche du dossier citée par Le Temps.
C'est la CIA qui a donné l'alerte aux autorités suisses https://t.co/oF5P5RbOUgpic.twitter.com/jibgstSRFG
— Le Matin (@Lematinch) 10 Décembre 2015
Une menace terroriste en Suisse ? La police suisse recherche donc depuis jeudi ces quatre personnes liées à la mouvance djihadiste à Genève. Le procureur général de la Confédération a annoncé dans un communiqué avoir ouvert mercredi une enquête pénale "sur la base d'une menace terroriste dans la région de Genève". Selon Emmanuelle Lo Verso, la porte-parole du département de la sécurité, cette procédure judiciaire concerne des "actes préparatoires délictueux", indique Le Parisien.
Pour autant, les autorités tentent de relativiser la menace d’attaque sur le sol suisse, en précisant bien que le dispositif n’a rien de comparable avec celui pris à Bruxelles. "Nous ne sommes pas dans le cas de figure de Bruxelles et on ne peut pas dire qu'un attentat a été déjoué ici jeudi", a déclaré Pierre Maudet, le chef du Département de sécurité de Genève, interrogé par Le Temps.
Sont-ils liés aux attentats du 13 novembre ? Le département de la sécurité genevoise avait dans un premier temps indiqué dans un communiqué que les suspects étaient recherchés "dans le cadre des investigations menées suite aux attentats de Paris". Cette formulation était "maladroite", a commenté la police fédérale à Berne, précisant avoir seulement averti la police genevoise d'un possible "lien avec le terrorisme". Une source policière française a confirmé l’absence de lien avec les attentats du 13 novembre à Paris, confirme Le Monde.
Des suspects en lien avec les attentats recherchés ? Dans le même temps, les enquêteurs ont été avertis de la présence suspecte d’un véhicule, avec deux islamistes à son bord. Cette voiture, immatriculée en Belgique, serait entrée en Suisse, dans la nuit de mardi à mercredi, rapporte Le Temps. Depuis, les deux individus, dont l’un est une connaissance de Salah Abdeslam, l’un des suspects des attentats de Paris toujours en fuite, auraient quitté le pays pour passer en France. Un homme, qualifié de "suspect" par Le Matin qui a diffusé sa photo, a été interpellé à Genève, au volant d’une Clio immatriculée, en Ardèche.
Par ailleurs, deux ressortissants syriens ont été arrêtés vendredi soir à Genève et des traces d'explosifs ont été détectées dans leur voiture. La police genevoise a refusé de préciser si ces interpellations avaient un lien avec les quatre hommes qui sont activement recherchés à Genève depuis mercredi.
Quelles mesures de sécurité ? Autant d'éléments qui ont incité les autorités suisses à renforcer les contrôles frontaliers dans l’Ain, en Haute-Savoie et en Franche-Comté. La présence supposée d’individus radicalisés sur le sol suisse a également entraîné un renforcement de la sécurité aux abords de bâtiments sensibles.
Au siège européen des Nations unies, le Palais des Nations, fouillé et évacué dans la nuit de mercredi, l'alerte était maintenue vendredi. Une réunion sur la Syrie entre émissaire de l'ONU, vice-ministres américain et russe, prévue vendredi ne se tiendra pas au siège de l'ONU, mais dans un lieu secret. Enfin, la protection des lieux israélites à Genève a aussi été renforcée.