Le procès en appel de Tony Meilhon, condamné à perpétuité en première instance pour le meurtre en janvier 2011 de Lætitia Perrais, 18 ans, dont le corps avait été retrouvé démembré, s'est ouvert mardi matin à Rennes. En juin 2013, la Cour d'assises de Loire-Atlantique avait aussi prononcé une période de sûreté de 22 ans ainsi qu'une mesure de rétention de sûreté. C'est cette mesure qui a conduit Tony Meilhon, aujourd'hui âgé de 36 ans, à faire appel. Tony Meilhon, qui purge sa peine dans la prison de Rennes, est arrivé en fourgon escorté par la gendarmerie peu après 8h30 au parlement de la capitale bretonne, où siège la Cour d'assises.
Une affaire hors norme. Son procès en appel devait à l'origine se tenir en novembre 2014. Mais il avait été renvoyé en raison d'une grève des avocats contre le projet de réforme de leur profession. Un rebondissement de plus dans cette affaire hors norme, qui avait occupé le devant de l'actualité pendant près de six semaines en 2011, en raison de la cruauté des actes commis mais aussi de l'intervention de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État de l'époque avait directement mis en cause les magistrats pour des défaillances dans le suivi de Tony Meilhon à la sortie de son précédent séjour en prison, déclenchant une grève inédite de la majorité des tribunaux français.
Le corps de la jeune fille démembrée. Les faits remontent à la nuit du 18 au 19 janvier 2011. Après avoir quitté son travail dans un hôtel-restaurant de la Bernerie-en-Retz, en Loire-Atlantique, où elle est apprentie, Lætitia Perrais rejoint Tony Meilhon, alors âgé de 31 ans et sorti de prison un an plus tôt, qu'elle a rencontré la veille. Peu après minuit, Lætitia est vue pour la dernière fois en vie, quittant La Bernerie sur son scooter. Tony Meilhon est interpellé dès le 20 janvier. Dans son véhicule sont retrouvées des traces de sang appartenant à Lætitia, dont une partie du corps est retrouvée une dizaine de jours plus tard, dans un étang. Plus de deux mois plus tard, le reste du cadavre est découvert par une promeneuse, dans une autre pièce d'eau, à une cinquantaine de kilomètres de la première. L'autopsie révélera que la jeune fille a été étranglée et poignardée après sa mort plusieurs dizaines de fois.