C’est un quartier entier qui est sous le choc. Des fleurs, des bougies, des mots d’adolescents, des "Lola tu nous manques" couvrent l’entrée de la résidence où vivait la jeune fille, dans le 19e arrondissement de Paris. C’est également ici qu’elle a été aperçue pour la dernière fois, avant de retrouver, au même endroit, une malle contenant son corps sans vie.
"C’est vraiment bouleversant"
Les larmes aux yeux et le visage fermé, Myriam, une voisine, vient se recueillir pour la première fois. "C’est à côté, ça aurait pu être n’importe qui. Mon frère, ma sœur, mon cousin. C’est vraiment bouleversant. Excusez-moi je suis très émue. J’ai une grosse pensée pour la famille et je suis très triste", dit-elle en séchant ses larmes.
Mais après les premiers jours de deuil et de tristesse, c’est maintenant la colère qui prime ici et oppresse même le voisinage. Pour Catherine, 75 ans, ce meurtre n’aurait jamais dû arriver : "Cette personne qui doit être expulsée depuis le mois d’août, si ça avait été fait, cette petite Lola serait toujours en vie. La colère a chassé ma tristesse. Un fait divers en chasse un autre", s’insurge la retraitée.
L’impression d’une violence inéluctable
L’impression d’une violence inéluctable, c’est ce qui oppresse le plus les habitants du 19e arrondissement comme Malika : "On en a ras-le-bol, il n’y a plus de sécurité en France", dit-elle énervée. Sabrina, elle, dit vivre dans la peur : "Moi j’avais les toxicos, maintenant ils sont partis, et aujourd’hui c’est le meurtre d’une petite fille", dit-elle révoltée. "Ca ne s’arrête pas."
Ces deux voisines disent avoir peur pour leurs enfants. Une cellule d’écoute psychologique devrait rester ouverte aussi longtemps que nécessaire pour les habitants du quartier.