Migrants interpellés à la frontière : comment la France et la Belgique coopèrent

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Deux policiers belges ont été interpellés par la police française, mardi soir (photo d'illustration). © AFP
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Guillaume Biet , modifié à
IMBROGLIO - Des policiers belges ont été interceptés en train de ramener des migrants en France. Est-ce légal ? 
L'ENQUÊTE DU 8H

Deux policiers belges ont été interpellés par la police française mardi soir à Nieppe, dans le Nord. Ils étaient au volant d'un camion pour ramener 13 migrants de l’autre côté de la frontière, en France. Une pratique totalement illégale.

>> Un peu de plus de 48 heures après les faits, Europe 1 va plus loin et rappelle les procédures légales dans ce cas de figure.

Accords de Tournai. Normalement, ce n'est pas du tout comme cela que ça doit se passer. Entre la France et la Belgique, il existe les accords de Tournai qui sont toujours en vigueur. Ils régissent toute la coopération transfrontalière et ce sont ces textes qui expliquent comment lutter contre la délinquance, le terrorisme ou l'immigration clandestine.

2.000 migrants remis par la Belgique à la France en 2016. Les Belges connaissent parfaitement ces procédures et les appliquent en temps normal. Depuis le début de l'année, ils ont officiellement remis à la France plus de 2.000 migrants. Mais au fait, comment se déroulent concrètement ces opérations ? Certainement pas en les relâchant ni vu ni connu à la frontière. Les policiers belges doivent normalement prévenir leurs homologues français et leur remettre directement les réfugiés interceptés.

Et que fait la police française ? Dans le sens inverse, de la France vers la Belgique, c’est la même procédure. Autre exemple : la frontière italienne avec de nombreux migrants qui tentent de passer chaque jour en France. Entre les deux pays, c’est l’accord de Chambéry qui s'applique. Au départ de Vintimille, des réfugiés embarquent tous les jours pour passer de l'autre côté des Alpes. Mais dès que les policiers les repèrent, les clandestins sont arrêtés. Ils descendent du train pour monter dans un car de CRS. Retour immédiat de l’autre côté de la frontière. Cette opération s’appelle la "réadmission".

Une interpellation néfaste pour la coopération entre les deux pays ?L’affaire a depuis lors pris des proportions diplomatiques. Bernard Cazeneuve a "fait part de son mécontentement à son homologue belge". Le ministre a également convoqué mercredi l’ambassadeur de Belgique "pour lui demander des explications", sans que la teneur de cet entretien ne soit divulguée.

Mais en réalité, ni la France ni la Belgique n'ont intérêt à se fâcher. Parce que l'enjeu va bien au-delà entre les deux pays. L'accord de coopération entre la France et la Belgique est surtout extrêmement important en matière de renseignement et de lutte contre le terrorisme. C’est bien la priorité absolue entre les deux voisins.