L'autopsie du corps d'Adama Traoré, mort mardi lors de son interpellation dans le Val-d'Oise, n'a pas permis de déterminer la cause immédiate de son décès, a affirmé lundi à l'AFP l'avocat de sa famille, Frédéric Zajac.
Le légiste ne se prononce pas. "Le médecin conclut à une absence de cause immédiate au décès et ne peut pas se prononcer immédiatement", a dit Me Zajac, qui s'est vu notifier le rapport définitif d'autopsie. Il précise toutefois que, selon ce dernier, le jeune homme de 24 ans souffrait bien d'une "infection" et que son corps présentait des "égratignures". Le procureur de Pontoise, Yves Jannier, avait déjà indiqué jeudi qu'Adama Traoré souffrait d'"une infection très grave", "touchant plusieurs organes". Selon lui, le rapport préliminaire d'autopsie ne faisait pas état de "traces de violence significatives" sur le corps.
Une contre-expertise demandée. Me Zajac, qui a demandé une contre-expertise, attend une réponse "très rapide" du juge d'instruction. Si elle est accordée, cette nouvelle autopsie sera diligentée dans la semaine par trois experts. Selon une source proche de l'enquête, ce sont surtout les analyses toxicologiques et bactériologiques, dont les résultats peuvent nécessiter plusieurs semaines, "qui donneront des réponses". Qualifiée de bavure par sa famille, la mort d'Adama Traoré a entraîné plusieurs nuits de violences dans la petite ville de Beaumont-Sur-Oise, où il a été interpellé, et dans les communes voisines.
Aux cris de "Justice pour Adama", entre 1.500 (police) et 5.000 personnes (service d'ordre) ont participé vendredi à Beaumont-sur-Oise à une marche blanche qui a pris des allures de manifestation. Deux enquêtes sont menées parallèlement par la section de recherches et l'inspection générale de la gendarmerie.