Que s'est-il passé samedi matin à Gray, en Haute-Saône ? Les enquêteurs ont pour l'instant peu d'éléments de réponse. L'inquiétude des proches d'Alexia Daval, 29 ans, disparue pendant son jogging, a laissé place à l'horreur lorsqu'un corps calciné a été découvert dans une forêt voisine de la commune, lundi. Mercredi, le procureur de Vesoul a confirmé que le cadavre était celui de la jeune femme. Mais les circonstances de sa mort restent pour l'instant floues et, malgré les moyens déployés par les gendarmes, aucun suspect n'a pour l'instant été identifié.
Appel à témoins. Selon son mari, Alexia est partie de chez elle à 9h30 samedi. Le trajet habituel de son jogging suit les bords de la Saône, mais son corps a été découvert dans le bois du Velet, à plusieurs kilomètres de ce circuit. La jeune femme, qui avait prévenu son conjoint de son intention de "faire un crochet dans sa famille pour embrasser une nièce rentrée de voyage", selon l'Est Républicain, a-t-elle d'elle-même changé d'itinéraire ? Ou son agresseur l'a-t-il interceptée près de la rivière ? C'est la première question à laquelle les enquêteurs doivent répondre.
Les gendarmes recherchent ainsi activement des témoins qui auraient vu la victime courir et, éventuellement, être approchée par son ou ses meurtrier(s). Plus largement, le parquet appelle mercredi à "signaler tout fait suspect constaté dans les environs de Gray et de la forêt du Velet-Esmoulin, durant le week-end du 28 et 29 septembre, qui peut donner lieu à un signalement à la gendarmerie au numéro dédié : 03.84.65.11.45."
"Le corps a été brûlé sur place". "Durant le week-end", car le déroulé des événements après la disparition d'Alexia Daval reste flou. "Le corps a été brûlé sur place. Le ou les auteurs ont choisi un bois isolé", a indiqué le procureur Emmanuel Dupic. Mais à quel moment ? L'autopsie, qui doit être menée jeudi à l'institut médico-légal de Besançon mais dont les résultats ne seront pas communiqués cette semaine, devrait permettre aux enquêteurs de mieux situer les faits dans le temps. L'hypothèse d'un incendie allumé samedi, alors que des hélicoptères de gendarmerie survolaient la zone, paraît peu probable. Le corps aurait donc pu être déplacé plus tard dans le week-end.
Depuis la découverte du corps, caché sous les feuillages, un travail technique minutieux est mené dans le bois du Velet. Les experts réalisent des prélèvements, collectent les éventuelles traces biologiques et recherchent des empreintes permettant de comprendre comment le cadavre a pu être acheminé jusque-là. Trois drones de la gendarmerie sont utilisés pour permettre d'identifier d'éventuelles "traces de roulage et de pneus sur les prairies", invisibles depuis le sol, selon le commandant de la gendarmerie de Haute-Saône, Jean-Michel Blaudez.
"Un criminel en cavale". Parallèlement, les enquêteurs sont engagés dans une course contre la montre pour tenter d'identifier l'auteur des faits et éviter une psychose dans la région. "Il y a un criminel en cavale. On ne s'attendait pas à ce genre de faits", soufflait en début de semaine le maire de Gray, Christophe Laurençot. Aucun suspect n'avait été identifié mardi soir, mais les enquêteurs exploraient de nombreuses pistes, notamment dans l'entourage plus ou moins proche de la jeune femme.
Selon l'Est Républicain, les gendarmes ont déjà écarté un harceleur téléphonique de la jeune femme, une piste non confirmée par le parquet. Des témoins auraient par ailleurs signalé qu'un homme d'une soixantaine d'années avait déjà importuné des adolescentes dans la région au mois de juillet. Entendu comme témoin par les gendarmes, le mari de la jeune femme, un technicien en informatique de 33 ans, a quant à lui décidé de se constituer partie civile, ont indiqué mardi ses avocats.