Mort d’Aurélie Fouquet : le procès s’ouvre mardi

La tombe d'Aurélie Fouquet © MIGUEL MEDINA / AFP
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avec AFP , modifié à

Neuf personnes, dont Redoine Faïd, sont jugées pour le projet avorté de braquage en 2010 qui s'était soldé par la mort de la policière municipale.

Le projet de braquage s’était soldé par la mort d’Aurélie Fouquet. La première policière municipale tuée dans l’exercice de ses fonctions. Neuf personnes, dont Redoine Faïd, impliquées dans un projet avorté de braquage en 2010, sont jugées à partir de mardi par la cour d’assises de Paris. Considéré comme le possible chef de cette bande armée, le braqueur Redoine Faïd ne sera pas jugé pour meurtre mais pour "tentative de vol en bande organisée avec usage ou menace d'armes en état de récidive". Les investigations n'ont pas établi son implication directe dans la fusillade qui avait coûté la vie à la fonctionnaire de 26 ans à Villiers-sur-Marne, dans le Val-de-Marne.

Une course-poursuite effrénée. Au matin du 20 mai 2010, à Créteil, des policiers repèrent deux impacts de balle dans la carrosserie d'un utilitaire arrêté à un feu. Dans le véhicule, plusieurs hommes armés en route pour aller braquer un fourgon de transport de fonds. Le commando démarre en trombe, marquant le début d'une fuite effrénée sur l'A4, au cours de laquelle les malfaiteurs cagoulés, gantés et en treillis, incendient leur véhicule, et en braquent plusieurs autres.

Pour échapper à la police, le commando n'hésite pas à ouvrir plusieurs fois le feu, faisant plusieurs blessés. A Villiers-sur-Marne, c'est une vingtaine de tirs qui atteint la voiture dans laquelle se trouve Aurélie Fouquet. "Une opération de guerre qui ne pouvait aller qu'au bout de sa logique guerrière", a résumé en février 2014 le parquet de Paris dans ses réquisitions. Car au terme de cette course-poursuite meurtrière, les suspects parviennent à disparaître.

Les quatre hommes du commando identifiés. Au terme de quatre ans d'investigations, deux juges parisiens ont prononcé en avril 2014 la mise en accusation de neuf personnes. Ils ont identifié les quatre hommes qui composaient le commando armé. Mais les investigations n'ont pas permis de déterminer celui ou ceux d'entre eux qui ont tiré.        Considérant que les quatre étaient "solidaires" dans leurs actes, ils en ont renvoyé trois pour "meurtre en bande organisée sur personne dépositaire de l'autorité publique", selon une source proche du dossier.

Le cas du quatrième, actuellement détenu en Algérie, a été disjoint de la procédure. Ils ignorent par ailleurs où se trouve l'un des trois hommes renvoyés pour "meurtre" qui, blessé dans la fuite, pourrait ne pas avoir survécu.

Le braqueur Redoine Faïd, personnage clé de l’affaire. Les juges n'ont toutefois pas renvoyé Redoine Faïd, 42 ans, pour "meurtre". Ils ont en effet estimé que rien ne permettait d'affirmer que cet homme, déjà condamné pour braquage, se trouvait dans le commando de braqueurs. En revanche, tout semble indiquer qu'il était l'organisateur du commando.

A l'origine, les braqueurs devaient attaquer un fourgon blindé. Et il se trouve que le braquage de  "tirelires" est justement LA spécialité de Rédoine Faïd. La veille du drame, les malfaiteurs, en convoi, ont fait des repérages. Parmi eux, Rédoine Faïd, filmé par les caméras de surveillance d'une station-service au moment de faire le plein. Le voyou n'a pas d'alibi et connaît la plupart des suspects, dont certains ont grandi dans l'Oise, tout comme lui.

A l'époque de la fusillade, Rédoine Faïd publiait un livre pour raconter son parcours de braqueur repenti. Il apparaissait même dans un documentaire de Canal+ sur les nouveaux caïds des cités. Un reportage où les policiers ont reconnu après coup une arme, une voiture et des suspects liés à la fusillade de Villiers-sur-Marne. Il n'empêche, Rédoine Faïd nie toute implication.