La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a confirmé jeudi le maintien en détention provisoire du policier auteur du tir mortel sur Nahel, dont le décès à Nanterre le 27 juin après un contrôle routier a été suivi d'une semaine d'émeutes. "La chambre de l'instruction de Versailles a, conformément aux réquisitions du parquet général, confirmé l'ordonnance de rejet de demande de mise en liberté", a indiqué la cour d'appel dans un communiqué. "Le mis en examen est en conséquence maintenu en détention", ajoute le communiqué.
>> LIRE AUSSI - Émeutes : «La main de l'État tremble quand il s'agit de sanctionner la délinquance», observe Othman Nasrou
Sa demande de remise en liberté rejetée en juillet
Mis en examen pour homicide volontaire et écroué depuis le 29 juin, ce motard de la police, Florian M., 38 ans, avait demandé sa remise en liberté le 6 juillet, une demande rejetée par la chambre de l'instruction. Il avait fait appel de cette décision le 1er août, selon la cour. Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, a annoncé à l'AFP former "un pourvoi en cassation", estimant que "cette détention est illégale: elle n'est pas justifiée en droit ni en fait". Le policier "n'a rien à faire en prison : on se battra jusqu'à ce qu'il sorte", a-t-il ajouté.
La mort du jeune Nahel, 17 ans, le 27 juin lors d'un contrôle routier, a été l'élément déclencheur de plusieurs nuits de violences urbaines en région parisienne et dans le reste du pays. Elles ont été marquées par des scènes de pillages, des tirs de mortiers d'artifice sur des bâtiments publics et des incendies.
31 enquêtes confiées à l'IGPN
Trois policiers du Raid, une unité d'élite, ont été mis en examen jeudi à Marseille pour "violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et placés sous contrôle judiciaire dans l'enquête sur le décès d'un homme de 27 ans lors des émeutes début juillet.
Les forces de l'ordre sont aussi mises en cause dans les graves blessures de plusieurs personnes en France durant cette semaine d'émeutes. Au total, 31 enquêtes ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", et une à son équivalent pour la gendarmerie, l'IGGN.