Une reconstitution de l'accident à l'origine de la mort d'une agricultrice et sa fille adolescente, percutées par un véhicule sur un barrage d'agriculteurs, a eu lieu jeudi à Pamiers, en Ariège, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le caractère intentionnel de l'accident n'a pas été retenu
La portion de la voie express de la RN20 en direction de Foix, où la collision a eu lieu, a été temporairement fermée pour permettre aux experts et aux autorités judiciaires de reconstituer, avec les véhicules orange de la Direction interdépartementale des routes (DIR), ce qui s'est passé le 23 janvier à l'aube. Quelques dizaines de mètres plus loin, près du pont surplombant l'autoroute, une banderole entourée de fleurs rappelle la mémoire des victimes. Interrogé par l'AFP, le parquet de Foix a indiqué ne pas souhaiter communiquer à la suite de cette reconstitution.
Le barrage routier avait été dressé le 22 janvier par des agriculteurs ariègeois et l'agricultrice de 36 ans était décédée sur le lieu de l'accident, tandis que son mari et sa fille de 12 ans avaient été hospitalisés dans un état grave. Le procureur de Foix n'a pas retenu, au début de l'enquête, le caractère intentionnel dans cet accident survenu à l'aube. Le conducteur de la voiture a été mis en examen pour "homicides involontaires aggravés, blessures aggravées et conduite sans assurance".
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"Le conducteur a reconnu avoir contourné le dispositif spécial de sécurité qui condamnait l'accès à la route nationale 20" et "ne pas s'être rendu compte à temps de la présence de la bâche noire qui recouvrait le mur de paille", marquant le début du barrage où étaient rassemblées quelques dizaines de manifestants, avait précisé le procureur de Foix au lendemain de l'accident. Les trois occupants de la voiture, tous trois de nationalité arménienne, avaient été interpellés et placés en garde à vue aussitôt après l'accident.
Aucune charge n'a été retenue contre les deux passagères du véhicule à l'issue de leur garde à vue, mais, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), elles ont été placées dans un centre de rétention administrative, avant d'être assignées à résidence dans l'attente de leur expulsion. Le 27 janvier, plusieurs milliers de personnes ont participé à Pamiers à une marche blanche organisée en mémoire de l'éleveuse et de sa fille. Leurs obsèques devaient avoir lieu jeudi après-midi à Teilhet, à une quinzaine de kilomètres de Pamiers.