Il se dit aux prises avec des "pulsions". Un homme de 27 ans, inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS), a été interpellé et placé en garde à vue samedi à Nantes, après avoir suivi deux collégiens, rapportent les quotidiens régionaux Ouest-france et Presse-Océan. L'homme n'a pas hésité à entrer dans le domicile familial de l'un d'eux et à en dérober la clef. Ce dernier a été mis en examen dimanche pour "vol aggravé", "violation de domicile" et "violences" et écroué.
Ils tentent de semer leur poursuivant. Vendredi, sur le chemin du retour du collège, les deux enfants âgés de "douze-treize ans", selon le parquet, sont dépassés par un homme qui les "regardait fixement". Ils décident alors de bifurquer dans un cimetière, en se disant "s'il s'intéresse pas à nous il va continuer" son chemin, a précisé le procureur de Nantes lundi. Mais l'individu continue sa filature. Les deux collégiens prennent peur et escaladent le mur d'enceinte de la nécropole afin de semer l'étrange individu. Mais rien n'y fait : de l'autre côté du mur, l'homme est toujours à leurs trousses. Ni une ni deux, les collégiens prennent leurs jambes à leur cou et courent s'enfermer au domicile de l'un d'eux. L'incident en reste là et le soir même, ils décrivent leur mésaventure à leurs parents.
Ganté, il revient au domicile. Mais le lendemain matin, stupeur. Depuis sa fenêtre, la mère d'un des adolescents aperçoit un homme enfiler des gants, puis pousser le portail menant à l'habitation. L'individu correspond à la description établie la veille par son fils. Prise de panique, elle met l'homme en fuite par ses cris. Alertée, la police interpelle le suspect peu de temps après, dans le quartier.
En garde à vue, le récit que livre l'homme révèle qu'il s'était introduit dans la chambre de l'enfant, pendant son absence, probablement dès le vendredi, après l'épisode du cimetière. Lors de leurs perquisitions menées chez lui, les enquêteurs ont découvert "des clés qui ne sont pas les siennes" ainsi que deux sacs à dos d'enfants. Un moyen pour lui "de trouver des documents pouvant permettre de déterminer le domicile d'un enfant ou d'avoir un jeu de clé", a expliqué le procureur. "Ce n'est pas quelqu'un qui est dans le délire, il est bien ancré dans la réalité", a-t-il poursuivi.
Déjà condamné pour des faits similaires. Le suspect avait été condamné une première fois à deux ans d'emprisonnement en 2009 pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans et des vols commis en 2008, selon le même mode opératoire. Après sa libération, "il va recommencer (...) : voler, s'introduire chez les gens, toujours dans la même perspective car il est attiré exclusivement par les jeunes garçons". Interpellé fin 2010, il est condamné à deux ans d'emprisonnement. Condamné une troisième fois pour vols, il avait été libéré il y a un peu plus d'un an.