Neuf personnes ont été placées en garde à vue jeudi à Nice dans l'enquête sur l'enlèvement de Jacqueline Veyrac, propriétaire d'un grand hôtel de luxe sur la Côte d'Azur, retrouvée saine et sauve après 48 heures de séquestration, a-t-on appris de source proche du dossier.
De nombreuses hypothèses. Parmi ces personnes figure un photographe spécialisé dans les clichés de stars, "un paparazzi". L'enquête est géographiquement circonscrite à la Côte d'Azur. "Il y a plein d'hypothèses, aucune porte n'est fermée pour comprendre ce qui a pu pousser ces gens à enlever cette dame pour obtenir de l'argent", selon cette source.
Le paparazzi "Tintin". Le photographe interpellé, surnommé Tintin, aurait été employé par les ravisseurs pour prendre en filature Jacqueline Veyrac avant son enlèvement et établir son planning. Cette information était impossible à confirmer dans l'immédiat, le procureur comme la police s'attachant à communiquer a minima pour ne pas compromettre l'enquête sur cet enlèvement "parfaitement organisé et prévu à l'avance", selon le procureur de la République, Jean-Michel Prêtre.
Deux fuyards arrêtés. Enlevée lundi puis libérée mercredi grâce à la curiosité d'un voisin de l'endroit où stationnait le Kangoo blanc ayant servi à l'enlèvement, Jacqueline Veyrac a été entendue dès mercredi après sa libération par les enquêteurs. Ces derniers étudient ses déclarations, et notamment la question de savoir qui s'est occupé d'elle pendant sa séquestration. Parmi les neuf personnes en garde à vue figurent aussi deux hommes, qui ont attiré l'attention de la police en prenant la fuite lorsque la millionnaire a été libérée.
Un projet de vente à l'origine du rapt ? Les enquêteurs s'intéressent tout particulièrement à la fortune de Jacqueline Veyrac, à la tête d'un très convoité patrimoine immobilier depuis la mort de son époux. En épluchant son agenda, ils ont découvert un rendez-vous à la date de lundi, au sujet de la vente de son hôtel de la croisette cannoise. Après des mois de négociations avec un grand groupe, la septuagénaire devait peut-être finaliser un accord le jour où elle a été enlevée.
Une enquête d'une ampleur "considérable". "On est à la fin d'un drame, mais l'affaire continue", a souligné mercredi soir Jean-Michel Prêtre, évoquant "une enquête de police qui a pris une ampleur considérable avec des moyens techniques qui devraient apporter des résultats très bientôt". "Il y a quelque chose qui reste en relation très personnelle avec la victime, cela reste l'hypothèse forte", a-t-il dit, en excluant un kidnapping contre rançon comme cela peut exister en Europe de l'Est ou en Amérique latine.