Une enquête a été ouverte à Nice au lendemain du décès à l'hôpital d'un jeune homme qui venait d'être interpellé pour vol par les vigiles d'un hypermarché Auchan de l'agglomération à La Trinité, a annoncé samedi le parquet. L'enquête confiée à la brigade de recherches de gendarmerie de Nice a été ouverte "pour connaître les circonstances de l'interpellation et les violences éventuelles qui ont pu être commises", a précisé le procureur de la République Jean-Michel Prêtre, en soulignant que la victime, née en 1997, souffrait d'une santé "très dégradée" et d'une "épilepsie très importante".
Surpris en train de transvaser de l'alcool. Quatre vigiles étaient en garde à vue samedi et entendus par la gendarmerie qui a précisé qu'"aucune hypothèse n'était exclue". "Au vu des éléments dont nous disposons, il n'y a eu aucune agressivité ni de la part du jeune homme ni de celle des agents de sécurité", a pour sa part réagi Auchan.
Selon les premiers éléments, cités par le procureur, le jeune "plutôt défavorablement connu de la gendarmerie pour des faits de stupéfiants, violences et vols" a été surpris vendredi en train de transvaser une bouteille d'alcool dans une autre dans le rayon du Auchan de La Trinité, de la vodka selon l'enseigne, puis appréhendé par deux vigiles en caisse à 16h46. Conduit dans les locaux de la sécurité du magasin, "les images de vidéosurveillance montrent que soudainement il a un comportement qui apparaît agressif" et dont "il sera recherché si cela résulte d'une crise d'épilepsie ou des circonstances de l'interpellation", a ajouté Jean-Michel Prêtre.
Possible œdème intracrânien. Après avoir reçu le renfort de deux autres collègues, les vigiles ont appelé les gendarmes qui ont à leur tour prévenu les pompiers. Transporté à l'hôpital Pasteur à Nice où il a fait "plusieurs arrêts cardio-vasculaires", il est décédé vers 21h, a précisé le procureur. "Il n'est pas décédé dans le magasin, mais à l'hôpital et c'est l'ensemble du parcours et de sa prise en charge qui va être l'objet d'une revue de détail", a souligné Jean-Michel Prêtre, exprimant "sa compassion" pour la victime et la famille, vivant près de Nice.
"Je veux avoir la vérité de cette affaire", a affirme le procureur, promettant "toutes les investigations possibles et imaginables". Un premier examen médico-légal a révélé "des traces de violences sur le corps mais pas létales", ainsi que la présence "d'un œdème au niveau du crâne mais dont la cause peut être l'épilepsie", a-t-il ajouté. "L'épilepsie prolongée peut provoquer un œdème intracrânien, mais cela peut être aussi le résultat d'un traumatisme subi pendant l'interpellation", a-t-il poursuivi, précisant qu'une autopsie allait être réalisée "prochainement".