Non-lieu requis dans l'enquête sur les voyages en jet de Sarkozy

© THOMAS COEX / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La justice s'est penchée sur les voyages en jet de Nicolas Sarkozy, facturés à la société de son ami Stéphane Courbit. 

Un non-lieu a été requis par le parquet de Paris dans l'enquête sur les voyages en jet de Nicolas Sarkozy en 2012 et 2013, facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit, a indiqué une source judiciaire. Cette instruction, confiée à des juges du pôle financier, est ouverte pour abus de biens sociaux, complicité et recel. Il appartient désormais aux juges de prendre une décision finale, mais le fait qu'aucune mise en examen n'ait été prononcée préfigure un non-lieu.

Des vols en lien avec l'affaire Air Cocaïne. Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire en décembre 2014, en marge de l'affaire Air Cocaïne, l'enquête judiciaire menée à Marseille sur un vaste trafic international de drogue passée par la République dominicaine. Lors d'une perquisition dans les locaux de la société de transport aérien SNTHS, impliquée dans le trafic, les enquêteurs avaient découvert des factures adressées à Lov Group, dont trois concernaient des vols en jet privé de Nicolas Sarkozy. 

Ces vols ont été effectués dans trois appareils différents en partance du Bourget, à destination de Doha au Qatar, où l'ex-président s'est rendu le 9 décembre 2012 pour un forum international sur le sport, des Etats-Unis le 30 janvier 2013 et le 26 février 2013 à Abou Dhabi aux Emirats arabes unis. D'après une source proche du dossier, les documents saisis montrent que le premier vol a été facturé 102.000 euros par SNHTS à Lov Group, le deuxième 95.000 et le dernier 104.000.

Abus de biens sociaux ? Des faits d'abus de biens sociaux auraient pu être constitués s'il avait notamment été démontré que la prise en charge de ces vols allait à l'encontre des intérêts de Lov Group tout en servant ceux de son patron, Stéphane Courbit. L'avocat de Stéphane Courbit, Me Christophe Ingrain, avait justifié ces voyages par le projet de son client de créer un fonds d'investissement, Columbia, dans lequel Nicolas Sarkozy était impliqué. Le projet avait été abandonné après la mise en examen pour abus de faiblesse de Stéphane Courbit dans l'affaire Bettencourt, avait expliqué l'avocat. Stéphane Courbit a été entendu sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre celui de témoin et celui de mis en examen.