Le nouveau rapport révélé jeudi sur les causes de l’accident de train de Brétigny-sur-Orge est une étape-clé dans l’enquête, selon Gérard Chemla, avocat de l'association Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny. "Je pense qu’à ce stade-là, il ne devrait plus y avoir de possibilités de débat de la SNCF sur ses manquements dans le cadre de l’organisation de sa maintenance et de sa réalisation", a-t-il martelé jeudi dans Europe Midi. En juillet 2013, le déraillement d’un Intercités en gare de Brétigny-sur-Orge avait tué sept personnes et en avait blessé des centaines d’autres.
Responsabilités structurelles et individuelles. Selon Gérard Chemla, "la SNCF a essayé de semer le doute sur les explications techniques à la base de l’accident. Le rapport dit clairement - il n’y a pas de doute - que l’accident, c’est bien cette éclisse qui s’est détachée. Et cette éclisse s’est détachée parce que la voie n’a pas été entretenue dans des conditions normales, voire décentes". L’avocat a également expliqué que ce rapport, outre la responsabilité de la SNCF, souligne de possibles fautes individuelles. "S’il y a des manquements humains, ils doivent être pointés. Mais il ne faut pas éluder la responsabilité de la structure." Trois cheminots ont été placés sous le statut de témoin assisté vendredi.
Gérard Chemla attend désormais les conséquences judiciaires de ce rapport. "Il va permettre une instruction de façon univoque, c’est-à-dire qu’on n’aura plus de débat sur la cause de l’accident et sur les problèmes de maintenance. Donc on va pouvoir continuer et avancer", avance le défenseur. Gérard Chemla dit espérer que "les victimes pourront être associées à l’évolution des investigations des juges d’instruction".