Onze personnes ont été interpellées et trois placées en garde à vue, notamment pour détention illégale d'arme à feu, mardi matin, après plusieurs perquisitions menées au siège de l'association religieuse "Centre Zahra France" et aux domiciles de ses principaux dirigeants en raison de leur "soutien marqué" à "plusieurs organisations terroristes", selon des sources proches du dossier et préfectorales. Des armes et du matériel ont été saisis par les policiers, a précisé l'une d'elles.
Environ 200 policiers nationaux, dont des agents du Raid et de la BRI, ont été mobilisés pour mener ces perquisitions, selon des sources proche du dossier et préfectorale.
Soupçonnées de légitimer le djihad. Le centre Zahra héberge plusieurs associations parmi lesquelles le Parti antisioniste, la Fédération chiite de France ou France Marianne Télé. Elles sont soupçonnées par les autorités françaises de légitimer le djihad et de faire l'apologie de mouvements terroristes comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais.
Gel des avoirs de l'association. Selon le Journal Officiel, publié mardi, les fonds de l'association ont par ailleurs été gelés pour une durée de six mois. "Les fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés par les associations 'Centre Zahra France', déclarée le 25 avril 2005 à la sous-préfecture de Dunkerque (…) font l'objet d'une mesure de gel des avoirs pour une durée de six mois", annonce un arrêté des ministères de l'Intérieur et de l'Économie publié au Journal Officiel.
Soupçonné de faire l'apologie du terrorisme. Les activités du "Centre Zahra", l'un des principaux centres chiites d'Europe, sont "particulièrement suivies en raison du soutien marqué par ses dirigeants à plusieurs organisations terroristes et en faveur de mouvements prônant des idées contraires aux valeurs de la République", indique la préfecture. Il est soupçonné par les autorités françaises de faire l'apologie de mouvements terroristes comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais, des organisations soutenues par l'Iran, selon une source proche du dossier.
Des gels d'avoirs iraniens liés au projet d'attentat contre les Moudjahidine en juin
La France a gelé aussi pour six mois les avoirs sur son sol de la d'une direction du ministère iranien du Renseignement et de deux Iraniens, une mesure liée à un projet déjoué d'attentat contre l'opposition iranienne près de Paris en juin, ont annoncé les autorités. "Une tentative d'attentat a été déjouée à Villepinte le 30 juin dernier. Cet acte d'une extrême gravité envisagé sur notre territoire ne pouvait rester sans réponse", ont indiqué dans un communiqué commun les ministres français de l'Intérieur, des Affaires étrangères ainsi que de l'Économie et des Finances.
"Sans préjudice des résultats de l'action pénale entreprise contre les initiateurs, les auteurs et les complices de ce projet d'attentat, la France a pris des mesures préventives ciblées et proportionnées sous la forme de l'adoption des mesures nationales de gels des avoirs de Assadollah Assadi et de Saeid Hashemi Moghadam, ressortissants iraniens, ainsi que de la Direction de la Sécurité intérieure du Ministère du Renseignement iranien" est-il indiqué dans un communiqué officiel.
Assadollah Assadi, 46 ans, est un diplomate iranien interpellé en Allemagne, soupçonné d'être impliqué dans le projet d'attentat à Villepinte contre un rassemblement d'un groupe d'opposition iranienne en France, les Moudjahidine du peuple (MEK). Le gel des avoirs est entré en vigueur mardi avec la publication au Journal officiel français d'un arrêté des ministères de l'Intérieur ainsi que de l'Économie et des finances.