Une image diffusée sur les réseaux sociaux ce week-end montre une femme brandissant une pancarte antisémite lors d'une manifestation contre le pass sanitaire à Metz samedi. Elle a été interpellée par les services de police ce lundi à Hombourg-Haut, en Moselle.
La femme qui a brandi samedi à Metz une pancarte antisémite lors d'une manifestation contre le pass sanitaire a été interpellée ce lundi à Hombourg-Haut, une petite commune de Moselle, a indiqué une source policière. "Ce matin, les services de police ont interpellé la jeune femme brandissant cette pancarte", a également tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Le parquet de Metz avait ouvert une enquête sur une "pancarte au message manifestement antisémite", selon un communiqué dimanche de la préfecture de Moselle.
Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre une jeune femme brandissant la pancarte incriminée sur laquelle sont inscrits les noms de plusieurs responsables politiques, hommes d'affaires et intellectuels, dont la plupart sont juifs. Sur la pancarte, les noms encadrent le slogan : "mais qui ?" Celui-ci est apparu à la suite d'un entretien accordé en juin sur la chaîne CNEWS d'un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d'une tribune évoquant "le délitement" de la France publiée par l'hebdomadaire Valeurs actuelles. A la question "qui contrôle la 'meute médiatique'?" et après plusieurs relances, il avait répondu "la communauté que vous connaissez bien", avant d'être coupé par le présentateur, Jean-Marc Morandini.
La Licra envisage des poursuites judiciaires
Plusieurs responsables politiques ont fait part de leur indignation et des associations de lutte contre les discriminations envisagent des actions en justice. La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a annoncé dimanche son intention de porter plainte et SOS Racisme a dit "étudier" la possibilité de poursuites judiciaires. "L'antisémitisme a tué hier et tue encore aujourd'hui. L'antisémitisme n'est pas une opinion. C'est un délit, qui doit être condamné systématiquement", a renchéri, toujours sur Twitter la ministre déléguée à l'Egalité, Elisabeth Moreno.
Le maire de Metz, François Grosdidier (LR), s'est dit "outré, scandalisé, mais hélas pas surpris", dénonçant un "mélange (de) tous les refus dans une convergence des extrêmes et dans un magma populiste et antisémite". L'ambassade d'Israël en France s'est dite "épouvantée d'une telle expression de la haine antisémite la plus abjecte".