Le procès en appel de Nikola Karabatic et de 15 autres prévenus débute lundi matin à Montpellier pour des paris liés à un match présumé truqué en 2012, qui avait valu à l'icône française du hand une amende de 10.000 euros pour escroquerie en 2015. Prévu sur deux semaines, le procès qui se tiendra exceptionnellement dans la salle d'assises en raison du nombre de prévenus, d'avocats et de journalistes, doit commencer à 8h30.
Amendes de 1.500 à 30.000 euros. En première instance en juillet 2015, le tribunal correctionnel de Montpellier avait reconnu coupables 16 prévenus, poursuivis pour escroquerie ou complicité d'escroquerie, et leur avait infligé des amendes allant de 1.500 à 30.000 euros. Aucune peine de prison n'avait en revanche été prononcée, contrairement aux réquisitions.
Des paris sur un match sans enjeu. Le cœur de l'affaire porte sur des paris passés à hauteur de plus de 100.000 euros et à la cote de 2,9 contre 1 sur le résultat à la mi-temps d'un match disputé et perdu en mai 2012 par le club mené par Nikola Karabatic, Montpellier, face au club de Cesson. Montpellier était alors déjà sacré champion de France, tandis que Cesson tentait d'éviter la relégation en division inférieure. Les prévenus sont accusés d'avoir "trompé la société Française des Jeux" (FDJ) pour "la déterminer à remettre une somme totale de l'ordre de 300.000 euros aux gagnants".
Risque de cinq ans de prison. La Française des Jeux, la Ligue nationale de handball, Montpellier Handball, Montpellier Agglomération Handball et la Fédération française de handball sont parties civiles. Les prévenus encourent cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende ainsi que l'interdiction pendant cinq ans d'exercer l'activité professionnelle ayant permis l'infraction. Nikola Karabatic - qui est le seul, avec le Tunisien Issam Tej, a toujours nié avoir parié - est notamment accusé d'avoir fait miser par sa compagne la somme de 1.500 euros sur la défaite de Montpellier à la mi-temps.
Des proches condamnés. Son frère Luka avait été condamné à 15.000 euros d'amende et leurs compagnes Géraldine Pillet et Jennifer Priez, dont la désinvolture, voire l'insolence, avaient fortement agacé le tribunal, à 10.000 euros d'amende, chacune. Considérés comme les pivots de cette affaire, le joueur serbe Mladen Bojinovic et le buraliste Nicolas Gilet avaient été condamnés aux amendes les plus élevées en première instance, soit 30.000 euros.