Après les compagnes, les joueurs. Le troisième jour d'audience dans le procès des soupçons de paris suspects autour du match de hand Cesson-Montpellier en 2012 a été marqué mercredi par les auditions des deux frères Karabatic. Nikola et Luka, ex-joueurs de Montpellier, ont campé sur leurs positions à la barre.
A la barre, Luka ironise sur le gain de sa fraude. C'est Luka, le cadet des Karabatic, qui est venu à la barre le premier. Très loin de l'attitude effrontée de sa compagne la veille, il fait son mea culpa et répond : "non, ce n'est pas bien ce que j'ai fait", concède-t-il comme un enfant que l'on sermonne.
Pour le reste, on n'en saura pas plus. Le plus jeune des deux frères handballeurs confirme simplement avoir joué environ 8.000 euros avec sa fiancée, parce que le match était tout simplement propice. Jamais mis en difficulté par les questions, Luka s'accorde même cette boutade : "avec tout ce que m'a rapporté cette affaire, je suis bien content d'avoir touché cet argent des paris", provoquant les rires francs de la salle.
"Moi, je ne veux pas perdre, c'est dans ma nature". Puis, c'est au tour de Nikola de se présenter à la barre. Solidement planté sur ses deux jambes, l'ex-capitaine de l'équipe de handball de Montpellier, fait preuve d'une autorité naturelle qui en impose. Il assure ne pas avoir joué, contrairement à sa compagne mais à son insu, dit-il. Et comme les autres avant lui à la barre, il n'a pas de réponse, ni de commentaire quand le procureur s'étrangle devant tant de coïncidences sur les mêmes paris, à la même heure.
Mais Nikola Karabatic a bien compris le véritable enjeu de ce procès : les paris ne seraient pénalement répréhensibles que si le trucage du match était avéré. Sauf que le joueur de Barcelone est formel : "que l'on puisse penser que j'ai pu truquer un match, c'est inadmissible ! Moi, je ne veux pas perdre, c'est dans ma nature".