Dix jours après le lynchage de Yuriy, cet adolescent de 15 ans violemment passé à tabac dans le XVe arrondissement de Paris, les enquêteurs semblent privilégier la piste d'un affrontement entre bandes rivales, un phénomène connu à Paris et suivi de près par les forces de l'ordre. Seulement dix jours après les faits, toujours aucune interpellation n'a eu lieu.
Un quartier peu connu pour ses bandes
Dans la capitale, une quinzaine de bandes sont identifiées par les services de police. Des bandes autour desquelles gravitent d’autres petits groupes, plus ou moins autonomes, et qui peuvent être entraînés dans des phénomènes de meute.
Mais ce qui surprend dans cette affaire, c’est que le quartier de Beaugrenelle, dans le XVe arrondissement - où s’est déroulée l’agression -, n’est pas particulièrement connu pour être le repaire d’une de ces bandes. Les affrontements ont plus souvent lieu dans l’est parisien, particulièrement dans le Xe, le XIXe et le XXe. Les rivalités restent la plupart du temps concentrées autour d’un quartier ou entre deux cités voisines.
Une cellule de crise pour prévenir les affrontements
Pour autant, le phénomène n’est pas nouveau. En 2010, une cellule spéciale a été créée au sein de la police pour suivre ces bandes et tenter de prévenir les affrontements. Mais ce que constate cette brigade, c’est la disproportion entre l’origine de ces rixes - une simple provocation sur les réseaux sociaux, par exemple -, et l’extrême violence qui en découle. Aujourd’hui, des mineurs n’hésitent plus à utiliser des armes blanches lors d’expédition punitive contre leurs rivaux.
Après la diffusion sur les réseaux sociaux des images de cette agression filmée par des caméras de surveillance, Omar Sy, Franck Ribéry, Antoine Griezmann et d’autres personnalités ont réagi pour soutenir l’adolescent de 15 ans toujours hospitalisé dans un état grave. Le monde politique a également apporté tout son soutien à la famille, à commencer par le ministre de l’Intérieur, qui a dénoncé une "attaque d’une sauvagerie inouïe". La mère du jeune garçon a également eu "un échange" avec l'Élysée, d'après des informations obtenues dimanche par Europe 1.