Un prêtre du diocèse de Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, est mis en cause pour des faits de pédophilie remontant aux années 1990 et vient d'être suspendu de toute fonction ecclésiastique, a indiqué mercredi le parquet de Bayonne.
Le neveu du prêtre. C'est la mère de l'une des victimes, un adolescent à l'époque, par ailleurs un neveu du prêtre, qui a porté plainte auprès du parquet de Clermont-Ferrand, la famille y résidant aujourd'hui. L'évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, connu pour ses positions conservatrices et qui mène une croisade contre l'avortement, a indiqué mercredi soir, dans une lettre à ses "chers diocésains", qu'il avait signalé l'affaire au parquet de Bayonne.
Le procureur adjoint, Marc Marié, a confirmé la réception d'une lettre de signalement de l'évêque, datée du 15 avril, soit trois jours après la conférence des évêques de France, le 12 avril, sur la thématique ultra-sensible des cas de pédophilie en son sein, un dossier dans lequel le cardinal-archevêque de Lyon, Mgr Philippe Barbarin, fait l'objet d'une information judiciaire ouverte par le parquet de Lyon.
Le prêtre suspendu et "exfiltré" par le passé. Le prêtre, l'abbé Jean-François Sarramagnan, qui a fait deux tentatives de suicide, indique l'évêché, en 1991 et en 2007, avait été une première fois suspendu par l'ancien évêque de Bayonne, Mgr Pierre Molères, prédécesseur de Mgr Aillet, et "exfiltré" en 2008 et 2009 à l'abbaye Notre-Dame de Tournay, près de Lourdes, où il suivait une thérapie. Après l'avoir rencontré en 2009 au cours d'un entretien dans lequel le prêtre l'informe personnellement, "avec loyauté", précise l'évêque, des faits de pédophilie, Mgr Aillet le réintègre en 2010 dans le circuit écclésiastique et le nomme prêtre coopérateur à mi-temps à la paroisse de Saint-Pierre-Nive-Adour et Saint-Pierre-d'Irube, près de Bayonne, et adjoint du directeur diocésain, chargé de la pastorale auprès des adultes.
Selon l'évêque, "il était entendu qu'il n'aurait pas de responsabilité directe auprès d'enfants et de jeunes. Nous nous rencontrions régulièrement pour faire le point sur ces mesures de prudence et de vigilance". Selon des informations non-confirmées, le prêtre aurait été de nouveau admis à l'abbaye de Tournay.