Une semaine après le grave accident de la route qu'il a provoqué sous l'emprise de la cocaïne, l'humoriste Pierre Palmade a été vendredi assigné à résidence à l'hôpital avec un bracelet électronique à l'issue de ses 48 heures de garde à vue. Présenté à un juge d'instruction, à qui la poursuite de l'enquête a été confiée, l'artiste de 54 ans a échappé au placement au détention provisoire. Le parquet de Melun, qui avait requis devant le juge des libertés et de la détention, va faire appel.
"Pierre Palmade a été placé, par le juge des libertés et de la détention, sous assignation à résidence, au sein d'un service d'addictologie d'un hôpital, sous surveillance électronique", a déclaré dans un communiqué vendredi soir le procureur de Melun Jean-Michel Bourlès, qui a précisé ultérieurement à l'AFP que l'humoriste avait été mis en examen pour homicide et blessures involontaires. Les deux passagers présents dans sa voiture au moment de l'accident, un Marocain de 33 ans et un Français de 34 ans ont eux été placés sous le statut de témoin assisté pour non-assistance à personne en danger. Ils avaient quitté les lieux peu après l'accident.
L'enfant de six ans et son père, toujours dans un état grave
Avocate du passager Marocain, Me Nathalie Fontanau a indiqué à l'issue de l'audience que son client "était en train de dormir" au moment de l'accident. "Il a été victime lui-même. On a tendance à l'oublier, il a été victime d'un accident de la circulation", a-t-elle déclaré à la presse. Le vendredi 10 février, sur une route départementale de Seine-et-Marne, l'acteur, testé positif à la cocaïne, conduisait une voiture qui a percuté un autre véhicule. Outre le comédien, l'accident a fait trois blessés graves : un homme, son fils et sa belle-sœur enceinte, qui a perdu son bébé.
"Le conducteur et son fils âgé de 6 ans sont toujours hospitalisés en réanimation dans un état grave", a précisé le procureur de Melun dans un premier communiqué vendredi midi. Pierre Palmade avait été dans un premier temps hospitalisé au Kremlin-Bicêtre avant d'être transféré mercredi au centre hospitalier de Melun pour être entendu par les enquêteurs sous le régime de la garde à vue. Il "a reconnu avoir consommé de la cocaïne ainsi que des drogues de synthèse avant de prendre le volant" mais "a indiqué n'avoir aucun souvenir précis des circonstances de l'accident", a ajouté le procureur.
Les deux passagers ont confirmé s'être enfuis après l'accident
Le premier passager a été interpellé au petit matin mercredi à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Le second s'est rendu au commissariat de Melun en fin d'après-midi mercredi, accompagné de son avocat. "Ils ont confirmé s'être enfuis avant l'arrivée des secours. Ils avaient également consommé des produits stupéfiants", a précisé le procureur, qui a requis leur placement sous contrôle judiciaire.
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Selon les premiers éléments de l'enquête communiqués par le parquet, le véhicule conduit par Pierre Palmade a percuté vendredi dernier vers 19h une voiture qui venait en face près de Villiers-en-Bière, dans le sud de la Seine-et-Marne, pour une raison indéterminée. A bord de cette Renault Megane, un Seine-et-Marnais de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-sœur de 27 ans.
"L'autopsie réalisée n'a pas permis d'établir si cet enfant était né vivant"
Le pronostic vital de la femme, enceinte de six mois et demi au moment de l'accident, n'est plus engagé. D'après les déclarations mercredi de son avocat, Me Mourad Battikh, elle est "dévastée". L'instruction a été ouverte pour "homicide involontaire" afin de déterminer si l'enfant était mort avant l'accouchement ou s'il a vécu quelques secondes avant son décès.
D'après Jean-Michel Bourlès, "l'autopsie réalisée n'a pas permis d'établir si cet enfant était né vivant. Une expertise complémentaire a été ordonnée sur ce point". Pierre Palmade avait été condamné en 1995 pour consommation de cocaïne. En 2019, il avait été placé en garde à vue pour usage et acquisition de stupéfiants après avoir été faussement accusé de viol.