Un important incendie a fait au moins une dizaine de blessés lundi soir au camp de migrants de Grande-Synthe, dans le Nord, où résidaient fin mars 1.500 migrants.
Le camp réduit en cendre. L'incendie a ravagé l'essentiel de ses 300 chalets en bois pouvant accueillir jusqu'à quatre personnes ont affirmé lundi soir les autorités. Vers minuit lundi, le camp dit de La Linière, voulu par le maire écologiste de la commune Damien Carême pour en finir avec le camp voisin du Basroch, a été réduit à un "amas de cendres" et "il sera impossible de remettre des cabanons à la place de ceux qui existaient auparavant", a déclaré à la presse le préfet du Nord, accouru sur place depuis Lille.
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— Calais Infos (@CalaisInfos62) 10 avril 2017
GIGANTESQUE INCENDIE CE SOIR AU CAMP DE GRANDE SYNTHE #grandesynthe
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Une rixe à l'origine de l'incendie. Le sinistre, extrêmement violent, s'est déclaré "en fin d'après-midi, vers 18h", selon Olivier Caremelle, directeur de cabinet du maire. Il n'était pas encore éteint vers 2h mardi. "Il a dû y avoir des mises à feu volontaires en plusieurs endroits différents, ce n'est pas possible autrement. Il semble que ce soit lié à des rixes, entre Irakiens et Afghans, c'est l'enquête qui le dira", a ajouté Olivier Caremelle. Selon plusieurs témoignages, la discorde est venue de l'augmentation du nombre d'Afghans, arrivés après le démantèlement de la "Jungle" de Calais, à 40 km de là. Les Afghans étaient mécontents d'être parqués dans les cuisines collectives tandis que les Kurdes dormaient dans des chalets dont le nombre n'a pas été accru.
"Notre première préoccupation a été de rétablir l'ordre pour faire cesser les rixes qui ont commencé en milieu d’après-midi", a expliqué le préfet du Nord lundi soir. "On a pu rentrer sur le camp qu'à partir du moment où un nombre suffisant de policiers avait été réuni pour pouvoir agir. Lorsque nous sommes intervenus, le camp était un embrasement général", précise-t-il.
Des hébergements d'urgence. Les migrants ont été évacués du camp et seront relogés dans des hébergements d'urgence, a assuré le préfet, précisant que la ville de Grande-Synthe avait d'ores et déjà mis à disposition deux gymnases.
Un sinistre "pas lié" à des failles de sécurité. Lors de l'hiver 2016, la préfecture du Nord avait refusé de cautionner l'ouverture du camp, invoquant notamment des défauts de sécurité, notamment en cas d'incendie. La mairie de Grande-Synthe avait fait faire des travaux supplémentaires, et l'Etat avait finalement accepté de financer le fonctionnement de ce camp aux normes ambitieuses. Le sinistre de lundi n'est "pas lié" à des failles de sécurité, a néanmoins insisté Olivier Caremelle.